Les candidats à l'élection présidentielle, notamment Abdelmadjid Tebboune et Ali Benflis, ont été vilipendés par les manifestants. Les opposants à la présidentielle du 12 décembre prochain redoublent la mobilisation afin de tenter de faire avorter ce scrutin. Dans la wilaya de Bouira, la traditionnelle marche du vendredi ne suffit plus et on observe de manière quotidienne des marches et autres rassemblements contestant la tenue de cette élection dans le contexte actuel. Hier encore, plusieurs actions ont été menées par les citoyens d'Ath Rached, d'Ath Laqser, de M'chedallah et de Haïzer pour protester contre le "jusqu'au-boutisme" du pouvoir. Ainsi, les communes d'Ath Laqser et d'Ath Rached (sud-est de Bouira) ont été paralysées par une grève générale ponctuée par un rassemblement et une marche citoyenne à Ath Laqser. Tout au long de leur procession qui les a menés au siège de l'APC, les protestataires ont copieusement critiqué les cinq candidats en lice, les accusant pêle-mêle d'avoir "trahi le peuple", "vendu leur âme au système", ainsi que de vouloir le "régénérer" . "Nous vivons sous la dictature depuis près de soixante ans. Il est temps que cela cesse, et il ne tient qu'à nous de stopper cette mascarade électorale", dira M. Menas, un des initiateurs de cette action. De son côté, Yahia Semmache, président du mouvement associatif d'Ath Laqser, l'élection du 12 décembre "n'aura pas lieu", a-t-il tranché. Selon notre interlocuteur, la révolution du peuple enclenchée le 22 février n'a qu'un seul objectif : refonder les bases d'une nouvelle Algérie. Les candidats à l'élection, notamment Abdelmadjid Tebboune et Ali Benflis, ont été critiqués par les marcheurs. À M'chedallah, ce sont des centaines de citoyens qui ont sillonné les artères de la ville pour exprimer leur rejet de l'élection présidentielle et exiger la libération des détenus d'opinion. Ainsi, c'est vers 11h que des centaines de manifestants ont commencé à affluer des quatre coins de la daïra pour converger vers le lieu de ralliement fixé à l'intersection de Bouaâklan pour donner le coup d'envoi de cette marche. À Haïzer, les manifestants, munis de banderoles et autres pancartes où il était écrit entre autres "Libérez la justice" et "Nul ne peut arrêter le peuple sur le chemin de son destin", ont sillonné les différentes artères de la ville en scandant des slogans hostiles au pouvoir en place. RAMDANE BOURAHLA