Contrairement aux permanences des cinq candidats à l'élection présidentielle, qui n'ont toujours pas ouvert, les opposants au scrutin ne cessent de multiplier les marches et les rassemblements pour dénoncer le "passage en force" du système. Hier encore, des citoyens de Bouira, de Haïzer et d'Ath Laqser ont protesté contre la tenue de la présidentielle dans le contexte actuel. Ainsi, au chef-lieu de wilaya, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à la place des Martyrs, où elles ont scandé à l'unisson "Ulac l'vote ulac" (Il n'y aura pas d'élection) et "Non à l'élection avec la bande", avant d'entamer une marche. Les candidats Abdelmadjid Tebboune et Ali Benflis ont été brocardés par les marcheurs. De son côté, le mouvement associatif de la commune d'Ath Laqser (sud-est de Bouira) a organisé, hier, un rassemblement devant le siège de l'APC pour s'insurger contre l'élection du 12 décembre prochain. "Nous sommes ici pour dénoncer et nous opposer à ce simulacre d'élection qui n'a qu'un seul objectif : perpétuer le système", dira Yahia Semache, président du mouvement associatif local. Dans la commune de Haïzer (est de Bouira), plusieurs dizaines de personnes ont organisé un rassemblement devant les sièges de l'APC et de la daïra, afin de dénoncer le "scrutin de la honte". À M'chedallah, une commune de l'est de la wilaya, ce sont les lycéens et les collégiens qui ont manifesté pour les mêmes raisons. Ainsi, ils étaient plusieurs centaines de potaches à se regrouper devant le lycée Zouzamen, pour ensuite sillonner la plupart des artères de la ville. À chaque halte, les rangs des manifestants grossissaient pour atteindre approximativement les 5 000 protestataires. Ces adolescents ont repris les slogans scandés lors des marches du vendredi, à savoir "Ulac l'vote ulac", "Bedoui, Bensalah dégagez", "FLN dégage" et "Sraktou lebled" (Vous avez pillé le pays).