C'est demain que le juge du tribunal de Sidi M'hamed devra rendre le verdict de l'affaire des 21 manifestants jugés la semaine dernière pour atteinte à l'unité nationale. Lors du procès, le procureur de la République avait requis 2 ans de prison ferme contre chacun des prévenus, assortie de 100 000 DA d'amende. Pour rappel, le procès avait concerné 4 dossiers, à savoir celui des jeunes vendeurs de pin's, au nombre de dix, dont quatre sont en prison. Il s'agit de Ghimouz Akram, Abdelkader Toufik Bacha, Khiredine Benzine et Fazil Dechicha. L'autre dossier est celui de Saradouni Lyes et Ammad Djilali. Le troisième est celui de Derouiche Alaâ, Agouazi Mohamed, Azzoug Arezki, Batlis Bakir, Bareche Hafid et, enfin, celui de l'étudiante Dahmani Nour El-Houda Yasmine (détenue), et de Belaïfa Fatiha (sous contrôle judiciaire). Il faut rappeler également que le collectif d'avocats de la défense a décidé de boycotter les plaidoiries pour dénoncer "une justice à deux vitesses". Dans leur plaidoyer justifiant cette décision, les avocats ont estimé qu'il est "inacceptable" que le tribunal de Sidi M'hamed condamne des manifestants sur l'accusation farfelue d'atteinte à l'unité nationale pour avoir porté le drapeau amazigh et qu'un autre tribunal, Baïnem en l'occurrence, relaxe des manifestants pour les mêmes griefs. Le bâtonnier de Béjaïa qui s'était exprimé au nom du collectif d'avocats, avait ajouté : "Nous sommes pour une justice indépendante, au-delà des personnes", et que les avocats "sont avec le mouvement populaire qui veut un Etat de droit, une justice libre et équitable". Lors d'une réunion, tenue hier, à Alger, le Comité national pour la libération des détenus a appelé à un sit-in devant le tribunal. "Nous allons observer un rassemblement à l'extérieur du tribunal", informe un animateur du comité. Concernant les prochaines actions en faveur des détenus, le Comité national pour la libération des détenus a décidé d'appeler à une grève générale le 28 novembre prochain. Cette grève sera ponctuée par des rassemblements dans plusieurs wilayas du pays. Une autre action est aussi prévue dans les jours à venir. Selon les animateurs, un sit-in des mères des détenus sera organisé à la place Audin à Alger-Centre. La première semaine de décembre sera animée. Le CNLD a prévu des actions de protestation durant toute la semaine, soit à partir du 2 décembre prochain. À noter que des avocats, des représentants de partis politiques, ceux du réseau national contre la répression, des familles des détenus et même de certains détenus libérés récemment ont pris part à cette rencontre du CNLD.