Pas moins de neuf militants du RAJ dont le président Abdelouahab Fersaoui et un fondateur de l'association, Hakim Addad, sont déjà en détention préventive à la prison d'El-Harrach. Deux militants du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) ont été arrêtés par des membres des services de sécurité, vendredi, à l'issue de la marche hebdomadaire à Alger. Il s'agit de Fouad Ouicher, secrétaire général de l'association, et de Saïda Deffeur, militante du comité du RAJ à Tizi Ouzou. Ils sont placés en garde à vue dans les locaux du groupement de gendarmerie nationale à Bab jdid avant d'être présentés aujourd'hui devant le tribunal de Sidi M'hamed. Rappelons que pas moins de neuf militants du RAJ dont le président, Abdelouahab Fersaoui, et un fondateur de l'association, Hakim Addad, sont déjà en détention préventive à la prison d'El-Harrach. Dans un communiqué rendu public, hier, le bureau national du RAJ dénonce "cet acharnement sur l'association et ses militants", et condamne "la volonté manifeste du régime de mettre à genoux l'association et, à travers elle, la société civile". Pour l'association RAJ, cette campagne d'interpellations n'altèrera pas l'engagement de ses militants. "Rien ne pourra arrêter notre marche et fléchir nos convictions, nous sommes et nous resterons fidèles à nos engagements et notre soutien sera toujours indéfectible à la lutte populaire pour le changement démocratique et pacifique du régime et l'avènement de l'Etat des droits et des libertés", affirme le bureau national de l'association qui profite pour encore appeler les Algériens "à poursuivre la mobilisation et la solidarité citoyenne pour venir à bout d'un régime autiste et autoritaire". La même source rappellera que Fouad Ouicher et Saïda Deffeur ont été interpellés à leur retour de la 40e marche de mobilisation populaire "par deux agents en civil qui étaient postés devant l'entrée de l'immeuble abritant le siège du RAJ, au centre d'Alger". Ces deux nouvelles arrestations ont fait réagir la société civile et la classe politique pour condamner l'escalade de la répression dans le milieu de la société civile. Le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), Saïd Salhi, s'est s'insurgé contre cette "campagne d'arrestations" des citoyens et des activistes de la société civile. "Pourquoi cet acharnement des autorités contre cette association ? Pourquoi continue-t-on à s'attaquer au RAJ ? Ces deux militants n'ont rien fait de mal. Ils ont juste participé à un carré formé lors de ce 40e vendredi du hirak pour demander la libération des détenus du RAJ et de tous les prisonniers d'opinion", s'est-il interrogé. Le vice-président de la Laddh ajoutera que "cette fixation des autorités contre le RAJ se veut une opération de démantèlement, qui ne dit pas son nom, d'un des maillons forts de la dynamique de la société civile." En réaction à cette arrestation, le secrétariat permanent du bureau politique du Parti des travailleurs estime que ces nouvelles arrestations qui ont ciblé des militants à l'occasion du 40e vendredi du hirak relève de l'arbitraire. Dans une déclaration rendue publique, l'instance suprême du parti de Louisa Hanoune dénonce "l'acharnement des autorités de fait contre les responsables du RAJ qui détient le record de prisonniers politiques dont le président Abdelouahab Fersaoui". Le bureau politique du PT affirme suivre avec "inquiétude l'escalade de la répression qui frappe, sur tout le territoire national, les participants aux manifestations pacifiques rejetant légitimement la mascarade électorale du 12 décembre prochain". S'agissant des dernières interpellations opérées en marge des manifestations de protestation contre la présidentielle du 12 décembre, la même source condamne avec "force la répression féroce qui a accompagné, la semaine dernière, les meetings électoraux d'un scrutin rejeté par l'immense majorité du peuple car destiné exclusivement à maintenir le régime en place", ajoutera le même communiqué. Le Parti des travailleurs appelle enfin à "la libération de tous les détenus d'opinion et à l'arrêt de la répression". Hanafi H.