Le début de la deuxième semaine de la campagne électorale pour l'élection présidentielle a été marqué, hier, par une nouvelle marche à laquelle ont pris part des centaines de citoyens venus réaffirmer leur rejet catégorique de cette échéance que le peuple qualifie de "simulacre électoral" et réclamer, comme de tradition, le départ du système pour laisser place à l'entame d'une transition démocratique. La marche d'hier, qui s'est ébranlée, à 11h, de l'entrée du campus Hasnaoua de l'université de Tizi Ouzou, s'est distinguée des autres marches organisées depuis le début de la révolution populaire par son itinéraire qui n'a pas mené directement à la place de L'Olivier via le centre-ville. En effet, la foule a choisi, cette fois, de faire un détour par le siège local de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) devant lequel un rassemblement d'une dizaine de minutes a été observé par les manifestants qui ont voulu faire entendre à ses occupants des slogans exprimant le rejet de l'élection présidentielle. "Di Tizi Uzu ulac el-merguez, khdem la campagne ma thellidh dargaz" (À Tizi Ouzou, il n'y a pas de merguez, essaye de faire campagne si tu es un homme), scandaient, sur un ton de défiance, les manifestants à leur arrivée devant le portail d'entrée du siège de cette fantomatique Anie, que les agents de sécurité se sont précipités de fermer tout comme celui de l'entrée principale de la wilaya au passage de la foule, quelques minutes auparavant. Les manifestants enchaînaient ensuite avec les habituels "Ulac lvot ulac", "Makach intikhabate ya el-îssabate", avant de reprendre le chemin pour se diriger vers la place de L'Olivier en passant par le centre-ville où de nombreux citoyens ont rejoint la marche. Tout au long de l'itinéraire, les manifestants, qui brandissaient des dizaines de portraits de détenus d'opinion et de porteurs de drapeau amazigh emprisonnés, scandaient également "Istiqlal", "Hadh el-hirak wadjeb watani", "Madania matchi âaskaria", et bien d'autres encore. À souligner que la marche du dimanche a tendance à devenir une tradition à Tizi Ouzou où c'est la troisième semaine consécutive qu'elle est organisée le même jour à l'appel d'un collectif de citoyens qui estime que les marches du vendredi et du mardi ne suffisent plus, et qui a donc décidé d'accentuer désormais la mobilisation sur le terrain en organisant des actions, même nocturnes, tous les jours de la semaine. Une mobilisation qui commence d'ailleurs à s'étendre à différentes localités de la wilaya, à l'instar de Drâa Ben-Khedda où une marche nocturne a été organisée samedi soir et à laquelle ont pris part plusieurs centaines de personnes.