Le service des maladies infectieuses du CHU Saâdna-Abdennour de Sétif a, depuis le début de l'année en cours, enregistré 83 nouveaux cas de personnes vivant avec le VIH (sida) de plusieurs wilayas de l'est du pays contre une cinquantaine de nouveaux cas en 2018. En effet, le centre qui couvre plusieurs wilayas de la région est du pays, dont Sétif, Bordj Bou-Arréridj, M'sila, Béjaïa, El-Oued, Biskra, Constantine et Khenchela, cumule 685 malades, dont 467 vivant sous traitement (trithérapie), garanti gratuitement par le centre géré par l'équipe du service des maladies infectieuses, dirigé par le médecin-chef, Pr Abdelmadjid Lacheheb. Notre interlocuteur a aussi tenu à indiquer en exclusivité à Liberté qu'en dépit de la disponibilité des moyens humains et matériels dont les médecins et les médicaments, l'on enregistre une hausse inquiétante des cas dépistés et, du coup, des personnes vivant avec le VIH qui s'élève à 13 000 cas au niveau national. Pour étayer ses propos, le spécialiste indique que l'hépatite C qui tuait est guérissable au bout de trois mois de traitement, et l'hépatite B est stabilisée avec les traitements innovants. Pour la wilaya de Sétif, Pr Lacheheb a annoncé que depuis 1986, date d'apparition du premier cas, l'on cumule 185 patients, dont 32 nouveaux malades enregistrés en 2019. "Nous devons tirer la sonnette d'alarme, car au moment où sous d'autres cieux le nombre de nouveaux cas est en baisse, chez nous, à l'instar des pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, appelée communément MENA, le nombre est en hausse", souligne notre interlocuteur qui a tenu à préciser que la prévention et le dépistage restent les meilleurs moyens pour faire face à cette maladie. "Les recommandations scientifiques insistent sur l'importance du dépistage. En Algérie, on assure un dépistage intégré de trois maladies sournoises, car elles n'ont pas de signes cliniques, à savoir le VIH, l'hépatite B et l'hépatite C. Cependant, les gens ont peur de se faire dépister en dépit de la garantie de l'anonymat et de la gratuité du dépistage", nous dira Pr Lacheheb. Sur un autre volet, il a tenu à souligner que le patient vivant avec le VIH a la même espérance de vie que quelqu'un qui n'est pas atteint.