Les étudiants de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa ont tenu à rendre un hommage particulier au défunt journaliste Saïd Mekbel, lâchement assassiné le 3 décembre 1994 à Hussein-Dey (Alger) par des terroristes. À l'occasion du 25e anniversaire de son assassinat, l'association estudiantine Amazday Adelsen Inelmaden (AAI) de la résidence universitaire Targa-Ouzemmour a concocté un programme d'activités qui s'est achevé hier soir avec la traditionnelle marche silencieuse ayant pour point de chute la célèbre place de la Liberté d'expression de Béjaïa, baptisée du nom de Saïd Mekbel. Entamée vers 17h depuis la cité universitaire de Targa-Ouzemmour, cette manifestation a vu la participation de plusieurs centaines d'étudiants, auxquels se sont joints de nombreux militants politiques et des activistes du hirak. Munis de bougies, du drapeau national et de l'emblème amazigh, mais aussi du portrait du défunt billettiste connu sous le pseudonyme "Mesmar J'ha", les manifestants ont observé une minute de silence à la mémoire de toutes les victimes tombées pour la démocratie et la liberté d'expression, dont le défunt Saïd Mekbel. "C'est à la fois une journée de manifestation et un hommage aux intellectuels assassinés, et un soutien aux détenus d'opinion et d'identité", nous a fait savoir le président d'AAI, Massinissa Mouri. Dénonçant le passage en force du pouvoir qui "veut renforcer sa mainmise sur le devenir du pays", les membres d'AAI condamnent "les arrestations, interpellations et emprisonnements arbitraires, l'atteinte aux libertés individuelles et collectives" et apportent leur "soutien inconditionnel" aux détenus d'opinion et aux personnes injustement poursuivies.