Djanet renferme des trésors de tableaux et gravures rupestres, des dunes à perte de vue, de la faune, de la flore et des sites ancestraux qui racontent mille et une histoires. "Le désert ne se raconte pas, il se vit", a confié Sidi Mohammed. Et Sidi, appelé ainsi par les intimes – en fait tous ceux qui font sa connaissance deviennent ses intimes et lui vouent admiration et respect à vie –, a raison. Une virée en sa compagnie à Djanet, avec comme autres guide et accompagnateurs Brahim, Lahcen, Aziz et Mokhtar, fait découvrir aux citoyens que nous sommes, aux touristes que nous voulons attirer, mille et une facettes de ce désert si vaste et si somptueux que nous avons la chance d'avoir, sans en être tout à fait conscients. Le Sitev (Salon du tourisme) en était à sa 20e édition cette année, mais, encore une fois, il n'a pas dit grand-chose de cette richesse touristique que renferme l'Algérie, plus précisément le Sud algérien, tant sa conception est restée fade et sans vie. Du papier. Alors que le désert se vit et son attrait se ressent dès que votre pied foule son sol. Son histoire attire et interpelle. Djanet à elle seule renferme des trésors de tableaux et gravures rupestres, des dunes à perte de vue, de la faune, de la flore (quoique menacés de disparition ou de sécheresse, d'où la nécessité de tirer la sonnette d'alarme, mais là est un autre sujet crucial lui aussi), des sites ancestraux qui racontent mille et une histoires. Djanet peut offrir de multiples circuits à divers moments de l'année, de quoi raviver le tourisme en Algérie et faire travailler les autochtones qui peinent à y vivre, tant les conditions sont rudes et le travail s'y fait rare.Triste constat que celui de voir de telles potentialités d'exploitation d'espaces sublimes de beauté et de fragments ancrés dans l'histoire ancestrale de l'humanité ainsi délaissés. La région de Tadrart par exemple peut être source de tant et tant de visites, de découvertes et de terrains à explorer. Un berceau de l'humanité ignoré. Un bivouac sur ses dunes chaudes, des couchers sous son ciel étoilé donneront l'occasion au touriste de sortir par exemple par Ifri pour découvrir d'abord Oued Amais, puis Oued Tin Aressou avec ses peintures rupestres exceptionnelles ; de fouler les dunes noires d'Adjelati, de découvrir les canyons de Tissetka, Oued In Djarène, les gravures des trois girafes et des scènes de chasse ; Tekanassyt avec son hérisson géant ; Tin Merzouga et sa fabuleuse dune à escalader ; Wen Laguène et son cirque ; le site de la "Coupe du monde" ; La Guelta de Bouhadyane et ses peintures ; Wen Zawatine et ses gravures en relief ; Wen Talemt (Moul ennaga) ; Tihit T'houssit et sa cathédrale ; les gravures de Wan Ekli ; Wen Ahar, Wen Ouksem et ses végétaux fossiles ou encore cette peinture impressionnante de la girafe qui met bas. Il est aussi question un peu plus proche de la ville de Djanet de visiter Tagharghart et son site de la vache qui pleure ; In Aloukou, Djorf Amoud, Tilaline ; Tikoubaouine, son arche et son Tumulus ; Ihrir, Essendilène, Tidjart Toudjet… et tant d'autres lieux qui racontent chacun une histoire, une légende. Pour ce faire, il est avant tout question de "réhabiliter" le tourisme dans sa mission "culturelle" de sauvegarde en assurant d'abord une formation conséquente aux guides par une meilleure connaissance des lieux, un enseignement de leur histoire, une sensibilisation au devoir de protection des sites contre le vol ou la dégradation ; ainsi que le travail permanent de garantie de civisme en veillant à ce que tout endroit visité reste propre. Un travail de longue haleine est de mise si l'objectif est de faire du tourisme un secteur rentable, notamment s'il est réellement question de ces bourgades trop longtemps abandonnées à leur triste sort qui deviendraient… wilayas.