Depuis son initiation par un groupe de citoyens, il y a bientôt deux semaines, le rassemblement quotidien de protestation contre la tenue de l'élection présidentielle devant le siège local de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) n'a raté aucun rendez-vous. Hormis le vendredi, jour réservé à la marche hebdomadaire, les fidèles de ce rassemblement, qui ont vu leurs rangs grossir, sont loin de baisser les bras dans leur opposition au rendez-vous électoral du 12 décembre. Hier lundi, au onzième jour de ce "mini-hirak", ils étaient encore au rendez-vous pour appeler de toutes leurs forces à l'annulation de la présidentielle, dont la campagne qui se déroule actuellement, semble loin d'emballer la rue à Jijel. À la deuxième semaine de cette campagne, rien ne rappelle qu'il y a réellement un rendez-vous politique de cette importance, de par l'absence de toute affiche sur les panneaux réservés à cet effet ou de programmme électoral. C'est d'ailleurs dans ce contexte que se tiennent, entre 16h et 17h, ces rassemblements devant le siège de l'Anie, où l'on reprend au quotidien les traditionnels slogans des marches du vendredi. En chœur, les protestataires appellent à l'annulation du rendez-vous électoral de la présidentielle, parfois sur un ton humoristique, lorsqu'ils décochent des piques à l'adresse du président de wilaya de cette autorité. "Makan'ch el âars ya Boulaâras", un slogan inspiré du nom de Boulaâras Salim, qui préside cette autorité. Ainsi va le climat électoral de la présidentielle, à Jijel, où les partisans de ce scrutin se font discrets, même si une marche de soutien à cette élection a été organisée, il y a quelques jours, à El-Milia, par des figures qui ont toujours affiché leur adhésion aux démarches du pouvoir.