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Des milliards et des zones d'ombre
Deuxième jour du procès d'anciens membres du gouvernement et d'hommes d'affaires
Publié dans Liberté le 07 - 12 - 2019

Les révélations chiffrées de la gabegie qui a régné dans l'industrie automobile sont énormes. Mais elles sont loin de refléter l'extravagance des sommes déboursées par des hommes d'affaires pour financer la campagne électorale — avortée — d'Abdelaziz Bouteflika.
Au deuxième jour du procès d'anciens hauts responsables et d'hommes d'affaires, jeudi dernier, les Algériens ont assisté à une confrontation entre des patrons proches du régime Bouteflika et des ministres qui étaient en charge des affaires du pays. Le traitement du dossier de l'automobile et surtout de celui du financement de la campagne électorale qui devait offrir à Abdelaziz Bouteflika un nouveau mandat présidentiel en avril dernier a déjà mis en lumière cette terrible désinvolture qui régnait au sommet du pouvoir.
Face à un juge qui ne devait certainement pas ignorer les jeux d'alliance qui se faisaient au sommet du pouvoir, les prévenus se sont laissés aller et n'ont même pas pu cacher leurs contradictions. Ainsi, Youcef Yousfi, ancien ministre de l'Industrie, a révélé des contradictions entre lui et l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia. Ce dernier a reconnu avoir accordé l'autorisation à Ahmed Mazouz, patron du groupe éponyme, pour le montage de voitures d'une marque chinoise. Pourtant, le ministre avait opposé son veto.
Mais le Premier ministre a décidé d'enfreindre la réglementation en accordant la licence, tout en sachant que l'homme d'affaires n'avait pas l'accord du partenaire étranger, comme l'exige la loi. "Pourquoi ?" demande le juge. L'ancien Premier ministre a expliqué que cela est lié au fait qu'il avait "le souci de faire vite" parce que "l'administration était lente". Des réponses qui n'ont pas convaincu le juge, qui demande de savoir si les responsables de l'époque n'avaient pas bénéficié, en contrepartie, de quelques largesses d'Ahmed Mazouz. Tout le monde se défend d'avoir payé ou touché des pots-de-vin.
Mais de vraies questions restent sans réponse. Notamment au sujet des facilitations avec lesquelles Hacène Arbaoui avait obtenu les autorisations pour le montage des voitures de marque Kia. L'homme d'affaires, soupçonné d'accointances avec l'ancien ministre Abdesselam Bouchouareb, a nié les faits et assuré qu'il n'avait bénéficié d'aucun avantage. On ne saura pas comment un homme comme Mazouz a pu obtenir l'autorisation de monter une usine six mois avant la signature du cahier des charges. Plus intrigante encore est cette réponse d'Abdelmalek Sellal à qui le juge demande comment son fils, Farès Sellal, détenu, a pu obtenir des actions dans la société Mazouz.
Le fils de l'ancien Premier ministre a obtenu 23% des actions dans une entreprise privée sans même verser un seul centime. "Il est entré dans le capital grâce à son expertise", avait affirmé Abdelmalek Sellal dans un premier temps. Jeudi, il est allé plus loin. "Je ne savais même pas que mon fils était actionnaire" dans la société Mazouz, a-t-il répondu, pour se défendre de tout soupçon de corruption. Cela n'a pas empêché Farès Sellal de quitter l'entreprise avec un chèque de… 9 milliards de centimes ! Ces révélations chiffrées de la gabegie qui a régné dans l'industrie automobile sont énormes.
Mais elles sont loin de refléter l'extravagance des sommes déboursées par des hommes d'affaires pour financer la campagne électorale —avortée — d'Abdelaziz Bouteflika. "Baïri m'a appelé pour me demander de contribuer à la campagne, je l'ai fait", a simplement répondu Mazouz qui avoue avoir remis 39 milliards de centimes à Ali Haddad, ancien patron du FCE. Plus grave encore, Baïri aurait dit à Mazouz que l'ancien patron de l'ETRHB aurait donné 280 milliards à la direction de campagne.
La somme est énorme lorsque l'on sait que le groupe ETRHB était incapable, à cette période, de payer régulièrement les salaires de ses employés et de régler les factures de ses sous-traitants. "En qualité de quoi Ali Haddad (qui répondra aujourd'hui aux questions des juges) ramassait-il des sommes aussi énormes ?" demande le juge. "Tout le monde savait que c'est lui qui faisait cela", dit Mazouz. Nous sommes en plein dans le système Bouteflika qui faisait payer des hommes d'affaires en contrepartie de faveurs des autorités.
Les auditions publiques se poursuivront aujourd'hui au tribunal de la rue Abane-Ramdane. D'autres témoins et acteurs défileront devant la barre. Des zones d'ombre existent et risquent de ne pas être éclaircies. À commencer par la non-convocation au procès du chef d'orchestre du financement de la campagne électorale, à savoir Saïd Bouteflika.

Ali Boukhlef


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