Le milliardaire Ahmed Mazouz, l'un des hommes d'affaires les plus riches en Algérie, a reconnu ce jeudi devant les juges du tribunal de Sidi M'hamed qu'il avait financé la campagne électorale du 5e mandat d'Abdelaziz Bouteflika à hauteur de 39 milliards de centimes. "J'avais remis ce chèque à Ali Haddad dans son bureau au FCE", a reconnu l'homme d'affaires d'après lequel son cousin le businessman Mohamed Bairi, dirigeant du groupe privé IVAL, l'a incité à rejoindre le club des bailleurs de fonds de la campagne du 5e mandat d'Abdelaziz Bouteflika. Un club dirigé naturellement par Ali Haddad, témoigne Ahmed Mazouz qui a révélé que le patron de l'ETRHB, deuxième groupe privé en Algérie, avait, quant à lui, fait un don de 180 milliards de centimes... à la campagne du 5e mandat d'Abdelaziz Bouteflika ! "Je ne connaissais pas la loi sur les financements de la campagne électorale. Je ne savais pas que c'était illégal. Et lorsque le Hirak avait commencé, j'avais recontacté Mohamed Bairi pour lui demander de me restituer mon chèque", révèle encore le milliardaire Ahmed Mazouz. Quant à Ali Haddad, il a consacré 100 milliards de centimes pour financer une chaîne de télévision dédiée à la promotion du 5e mandat, 30 milliards de centimes pour acquérir le mobilier et équiper le QG de campagne d'Abdelaziz Bouteflika et enfin un chèque de 50 milliards de centimes pour couvrir les frais de fonctionnement quotidien de l'équipe de campagne dont le siège était situé dans une luxueuse villa appartenant à la famille Kouninef à Hydra. Concernant sa fortune personnelle, Ahmed Mazouz a avoué qu'il possède 492 milliards de centimes dans son compte bancaire. « Il s'agit de mon argent et des bénéfices que j'ai tiré de mes entreprises. Je suis commerçant et entrepreneur depuis 1987. J'ai gagné mon argent à la sueur de mon front et je n'ai jamais détourné de l'argent vers l'étranger. J'ai uniquement envoyé de l'argent à mon épouse à l'étranger pour qu'elle puisse se soigner dignement », s'est défendu en dernier lieu Ahmed Mazouz. Le milliardaire Ahmed Mazouz, le patron du groupe privé Mazouz propriétaire de plusieurs investissements majeurs en Algérie comme la marque de boissons et jus N'Gaous, le grand centre commercial de Bab Ezzouar et une usine de montage des véhicules utilitaires chinois à Sétif, n'a pas nié ce jeudi face aux juges du tribunal de Sidi M'hamed à Alger sa relation avec le fils de l'ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal, Farès Sellal. "Farès Sellal était mon ami et je l'ai introduit en tant qu'actionnaire, sans lui demander de l'argent, dans une société que j'ai créé et qui a finit par peser plus de 40 milliards de centimes", a avoué Ahmed Mazouz lequel a, néanmoins, juré qu'il n'avait jamais joui d'un quelconque privilège ou avantage de la part du père de Farès Sellal, Abdelmalek Sellal, premier-ministre depuis 2012 jusqu'à 2017.