à mesure que la date fatidique du 12 décembre approche, les rangs des marcheurs contre l'élection s'étoffent à Oran, et leurs itinéraires changent quotidiennement, aussi bien pour déjouer d'éventuelles tentatives d'empêchement de la manifestation que pour sensibiliser le maximum de personnes à la nécessité de se mobiliser. C'est ainsi que pour leur énième marche contre l'élection, les inusables manifestants ont choisi hier de prendre le départ à partir de Seddikia, quartier situé à environ une heure de marche à l'est de la place du 1er-Novembre. Soit cinq kilomètres que les opposants au scrutin du 12 décembre ont parcourus en lançant les habituels slogans dénonçant le pouvoir et ses tentatives de se maintenir par la force et en réitérant leur volonté de continuer à lutter pour le déraciner. "12/12 la yajouz" (Le 12 décembre ne passera pas), "Jina majabounach, dawla matechrinach" (Nous sommes venus, on ne nous a pas ramenés, l'Etat ne nous achètera pas), "Makanch intikhabat mâa l'îssabat" (Pas de vote avec la bande), "Nodo ya Wharna…" (Réveillez-vous Oranais…), "Dawla madania, machi âaskaria", ont-ils notamment répété tout au long du circuit allant de Seddikia à l'ex-place d'Armes, en passant par les quartiers Point du Jour, Courbet, Gambetta ou encore le boulevard du Front de mer. Jusque tard dans la soirée, les manifestants ont continué de chanter leur soif de liberté et de choisir leur destin. Un destin qui, ils le répètent, se construira sans le FLN, le RND et tous les partis et associations qui ont gravité autour du pouvoir ces vingt dernières années, sans les falsificateurs de l'histoire algérienne et sans les fossoyeurs de la République. Si, au premier jour, l'appel à la grève générale des trois jours n'a pas été suivi d'effet — si l'on excepte des enseignants et des étudiants de l'USTO —, les manifestants ont montré qu'Oran n'est pas pour autant favorable à l'élection présidentielle. Et ils comptent le démontrer tous les jours prochains qui nous séparent du 12 décembre.