La France accueillera aujourd'hui une "réunion de travail" internationale consacrée à ce pays à Paris, afin de l'aider à sortir de la crise politique, a annoncé lundi soir, le ministère français des Affaires étrangères. Cette réunion du Groupe international de soutien au Liban (GIS), coprésidée par la France et les Nations unies, "doit permettre à la communauté internationale d'appeler à la formation rapide d'un gouvernement efficace et crédible, qui prenne les décisions nécessaires au rétablissement de la situation économique et réponde aux aspirations exprimées par les Libanais", selon le communiqué. "Il s'agit de préciser les conditions requises et les réformes indispensables attendues de la part des autorités libanaises pour que la communauté internationale puisse accompagner le Liban", est-il ajouté. Rien ne dit toutefois si cette réunion pourra déboucher sur des résultats concluants au regard de la gravité de la crise politique au Liban. Les tractations pour la formation d'un nouveau cabinet traînent depuis près de deux mois, au grand dam des manifestants. Les consultations parlementaires pour choisir un nouveau Premier ministre fixées initialement à lundi par la présidence libanaise ont été reportées d'une semaine. À cela, s'ajoute la situation économique et financière extrêmement préoccupante qui menace aujourd'hui le pays d'effondrement. La Banque mondiale prévoit une récession économique pour 2019 avec un recul du produit intérieur brut de 0,2%. Environ un tiers des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'organisation, tandis que le chômage, qui atteint plus de 30% chez les jeunes, n'a eu de cesse de grimper ces dernières années. Depuis le 17 octobre, le Liban est en proie à une contestation sans précédent contre l'ensemble des dirigeants politiques, jugés incompétents et corrompus. Le mouvement, déclenché par l'annonce d'une nouvelle taxe, a entraîné la démission du Premier ministre Saad Hariri. Mais faute de consensus dans les milieux politiques libanais pour la désignation d'un nouveau Premier ministre, tout porte à croire que Saad Hariri sera reconduit. Il bénéficie d'un "consensus" pour être reconduit à son poste, a indiqué dimanche Samir Khatib, pressenti ces derniers jours pour lui succéder, après une rencontre avec la haute autorité de l'islam sunnite du pays. Le mufti de la République au Liban a expliqué à l'homme d'affaires Samir Khatib que la communauté sunnite souhaitait que Saad Hariri, qui a annoncé sa démission le 29 octobre sous la pression de la rue, conserve son poste. Le poste de Premier ministre revient traditionnellement aux sunnites au Liban.