"Les interpellations, les arrestations, les poursuites judiciaires et autres attaques aux libertés rythment la vie nationale, sans compter une panoplie de moyens répressifs sans précédent, déployés partout pour empêcher et réprimer des manifestations pacifiques", a considéré le parti. La situation des droits de l'Homme en Algérie s'est sérieusement aggravée avec des "atteintes massives aux libertés individuelles et collectives des citoyens". C'est le constat du Rassemblement pour la culture et la démocratie, dressé à l'occasion de la commémoration du 71e anniversaire de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'Homme (DUDH). "Les atteintes massives aux libertés individuelles et collectives des citoyens et à leurs droits fondamentaux émaillent gravement l'actualité nationale depuis le déclenchement de la Révolution du 22 février 2019 par l'irruption de l'écrasante majorité de la population pour reprendre en main sa souveraineté sur le devenir du pays", s'est alarmé le parti présidé par Mohcine Belabbas, dans un communiqué rendu public hier et signé par la secrétaire nationale aux droits de l'Homme, Fetta Sadat. Et d'enfoncer le clou : "Le pays vit un état d'urgence à peine déguisé, sous le couvert d'une instrumentalisation éhontée de l'institution judiciaire, détournée de ses missions constitutionnelles par les tenants du pouvoir de fait." Selon le RCD, interpellations, arrestations, poursuites judiciaires et autres attaques aux libertés "rythment la vie nationale, sans compter une panoplie de moyens répressifs sans précédent, déployés partout pour empêcher et réprimer des manifestations pacifiques". "Port de l'emblème amazigh, de banderoles ou publications facebook, parfois simple présence aux marches sont des motifs à condamnations", s'est offusqué le parti démocrate, avant de souligner : "Cette répression s'est intensifiée à l'approche du scrutin du 12 décembre 2019 et tout au long d'une campagne électorale imposée sur fond de violences. La mainmise sur la volonté populaire s'est également traduite par un verrouillage du champ médiatique, vidant de toute sa substance l'article 59 de la loi fondamentale du pays garantissant la liberté de la presse et interdisant le recours à la censure." Pour le RCD, l'objectif du "pouvoir de fait", en instaurant un tel "climat de terreur", est de "museler la voix du peuple algérien qui rejette massivement le scrutin du 12 décembre 2019, destiné à la régénérescence du système en place". Le parti a condamné les "atteintes massives aux droits de l'Homme", mais aussi salué les Algériens qui "se battent pacifiquement pour l'avènement d'une période de transition pacifique et démocratique à même de leur garantir le recouvrement de la souveraineté dont ils ont été spoliés". Et de marteler : "Seule la mobilisation pacifique peut venir à bout d'un système de gouvernance qui porte en lui-même la régression et le chaos."