Le soulèvement citoyen contre le système politique marquera son 20e acte, demain 5 juillet. Une date symbolique qui, sans doute, sera marquée par une déferlante citoyenne dans toutes les villes du pays. Les appels à la mobilisation se sont multipliés depuis quelques jours. La classe politique, les personnalités, les animateurs de la société civile et les citoyens ont repris l'appel comme un couplet chanté en chœur. Des appels qui mettent l'accent sur le nécessaire maintien du caractère pacifique du mouvement, l'exigence du départ du système et la libération des détenus d'opinion. Les partis de la mouvance démocratique, rassemblés autour d'un pacte pour une véritable transition démocratique, ont appelé, hier, à une manifestation grandiose le vendredi 5 juillet. "Les signataires du pacte politique pour une véritable transition démocratique réitèrent leur appel aux Algériennes et aux Algériens à manifester massivement et pacifiquement dans tout le pays le vendredi 5 juillet 2019, coïncidant avec le 57e anniversaire du recouvrement de l'Indépendance nationale, pour exiger la souveraineté pleine et entière du peuple algérien, ainsi que le départ définitif du système/régime en place depuis 1962", ont-ils souligné. À ce titre, "nous informons les citoyennes et les citoyens désirant se joindre au carré unitaire du pacte, fixé au niveau de la place du 1er-Mai à Alger, le 5 juillet 2019 à partir de 14h", afin d'exiger "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques et d'opinion, l'arrêt de toutes les mesures répressives, le respect de toutes les libertés démocratiques, l'ouverture du champ politique et médiatique à tous", ont-ils ajouté. Aux côtés des partis de la mouvance démocratique, ce sont les associations, les syndicats et autres organisations, regroupés dans les Dynamiques de la société civile, qui ont également appelé à "une participation massive des citoyens aux marches, notamment celles du vendredi". Dans leurs communiqués, ces associations/organisations syndicales ont mis en avant "la nécessité de créer un environnement politique dans lequel il est possible de jouir des libertés individuelles et collectives et qui garantissent le respect des droits de l'Homme", dénonçant "la recrudescence des pratiques entravant les espaces publics, les pressions sur le mouvement populaire pacifique et l'extension de la répression et des arrestations à des militants du mouvement". Craignant cette "ambiance annonciatrice de danger et chargée de doutes et d'inquiétudes", les Dynamiques de la société civile se sont révoltées contre "la politique de répression et d'arrestations touchant les militants et acteurs du mouvement populaire et les entraves et pressions systématiques exercées sur la liberté du peuple algérien à exprimer son opinion et à participer dans les marches, notamment celles des vendredis". Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Nacer Djabi, Fatiha Benabbou, Mustapha Bouchachi, Karim Tabbou, Smaïl Lalmas et Abdelaziz Rahabi se sont relayés pour inviter les Algériens à sortir massivement ce 5 juillet. Ces personnalités ont dénoncé la répression, les atteintes aux libertés, le musellement de la presse et autres espaces d'expression, encourageant "les autorités à prendre des mesures d'apaisement" comme "expression de la sincérité d'ouvrir un réel dialogue". Les mêmes appels sont lancés sur les réseaux sociaux. "Nos anciens ont libéré le pays, c'est à nous de nous libérer de ce système", écrivent des citoyens sur les réseaux sociaux.