L'étudiant en informatique à l'USTO Mohamed-Boudiaf, Merabti Nour Cherif, a été jugé hier en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Cité Djamel d'Oran pour incitation à attroupement à l'occasion de la marche nocturne contre l'élection présidentielle qui s'est déroulée le mardi 10 décembre. Des dizaines et des dizaines de personnes avaient été interpellées, cette nuit-là, pour empêcher toute contestation du scrutin qui devait avoir lieu le surlendemain. À la barre, le jeune homme a rejeté l'accusation qui pesait sur lui et a déclaré avoir participé à cette marche — et aux autres manifestations depuis le 22 février — comme tous les Algériens qui sortent pour réclamer le changement. "Je n'ai incité personne à manifester et, encore moins, à troubler l'ordre public", a-t-il répondu au président d'audience. Dans son intervention, le procureur de la République a requis six mois de prison ferme alors que le comité de défense du hirak — composé pour la circonstance de cinq avocats — a plaidé la relaxe de Nour Cherif pour absence de preuves soutenant l'accusation. La défense a également mis en avant la qualité d'étudiant de l'accusé et l'absence d'antécédents judiciaires. Merabti Nour Cherif avait comparu une première fois le 11 décembre, au lendemain de son interpellation, mais le président avait décidé de renvoyer le procès pour étudier le dossier. Le verdict a été mis en délibéré et sera connu le 24 décembre prochain.