Selon nos sources, les deux anciens ministres ont été auditionnés sur les indus avantages accordés aux entreprises de Mahieddine Tahkout, l'abus de fonction, l'octroi d'avantages en totale contradiction avec le code des marchés publics et les irrégularités constatées quant aux dossiers validés par le CNI. L'affaire de grande corruption qui a émaillé le montage automobile et qui a éclaboussé l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, trois ex-ministres de l'Industrie et des Mines, deux P-DG de banques publiques, six patrons d'usine et près de 120 cadres et hauts fonctionnaires de l'Etat est loin de connaître son épilogue. Hier, le juge d'instruction près la Cour suprême a auditionné deux anciens ministres de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda, mais aussi le patron de Cima Motors et de l'usine Tahkout Manufacturing Company (TMC), Mahieddine Tahkout. Cette audition intervient une semaine après que le tribunal de Sidi M'hamed a condamné Ahmed Ouyahia, Youcef Yousfi, le patron de KIA Al-Djazaïr, Hassen Larbaoui, et le P-DG du groupe Ival, Mohamed Baïri, à de lourdes peines d'emprisonnement, assorties de fortes amendes. Hier, le juge d'instruction s'est intéressé, dans le fond, au dossier de l'usine de montage des véhicules de la marque coréenne Hyundai. Selon nos sources, les deux ex-ministres ont été auditionnés sur les indus avantages accordés aux entreprises de Mahieddine Tahkout, l'abus de fonction, l'octroi d'avantages en totale contradiction avec le code des marchés publics et les irrégularités constatées quant aux dossiers validés par le Conseil national de l'investissement (CNI), placé sous l'autorité du Premier ministère. Cité à comparaître, Mahieddine Tahkout a, lui aussi, été auditionné par le même juge sur les avantages qu'il avait obtenus et qui avaient impliqué plus de 60 personnes à tous les niveaux, y compris au sein du ministère de l'Industrie et des Mines et de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi). Dernière ligne droite avant l'ouverture du procès au tribunal de Sidi M'hamed, cette affaire promet des révélations. Cela étant dit, notre source n'a pas indiqué si le juge a évoqué l'autre dossier et pas des moindres dans lequel le patron du groupe Tahkout est impliqué. Il s'agit du marché du transport universitaire et dans lequel de hauts cadres de l'Office national des œuvres universitaires (Onou) et de l'Entreprise du transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) ont été entendus. En ce sens, la Cour suprême n'a négligé aucun détail, y compris l'extension de délits qui a révélé les rapports établis par les directions des transports et des travaux publics de wilaya et qui avaient été instruites par le ministère de tutelle à la suite de l'enquête diligentée par les gendarmes. Par ailleurs, le conseiller instructeur a entendu deux anciens ministres, à savoir celui des Transports et des Travaux publics Abdelghani Zaâlane et celui du Commerce Amara Benyounès, dans l'affaire Ali Haddad. Cette audition intervient au lendemain de la comparution de deux autres anciens ministres des Transports et des Travaux publics Amar Ghoul et Boudjemâa Talaï, dans la même affaire. Ainsi, Amara Benyounès a été auditionné dans le cadre d'affaires liées à la corruption et à l'octroi d'indus avantages à Ali Haddad et dans laquelle il était poursuivi, tout comme l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal. En ce sens, la justice reproche à Amara Benyounès l'attribution d'indus avantages dans le cadre de l'octroi de marchés publics et de contrats — et ce, conformément à la loi sur la lutte contre la corruption —, la dilapidation de deniers publics, l'abus de fonction et le conflit d'intérêts. Placé sous mandat de dépôt au mois d'août dernier, Abdelghani Zaâlane est, lui, poursuivi en sa qualité d'ancien wali d'Oran dans l'affaire Tahkout. La justice a retenu à son encontre plusieurs chefs d'inculpation, dont la dilapidation de deniers publics, l'utilisation illicite en sa faveur ou en faveur d'une tierce personne ou entité de biens publics et l'abus de fonction. Du reste, d'autres affaires seront instruites aujourd'hui à la Cour suprême, qui a décidé d'examiner, dans le fond et dans le cadre de l'approfondissement de l'instruction, tous les dossiers liés aux affaires de corruption.