Dès 8h, les militants et sympathisants ont commencé a s'agglutiner devant le siège de la section FFS d'Ouzellaguen. 9h30, la procession humaine s'est ébranlée tambour battant vers le cimetière des Chouhada de la ville d'Ouzellaguen où une délégation du parti a procédé à un dépôt d'une gerbe de fleurs à la mémoire des martyrs de la révolution. Sur l'itinéraire de la marche, les manifestants n'ont pas cessé de scander des slogans hostiles au pouvoir. Du cimetière des Chouhada, les manifestants se sont dirigés vers le siège de la mairie où ont été enterrées dans l'enceinte de l'APC cinq victimes du Printemps noir et ont déposé une gerbe de fleurs à leur mémoire. Le frère de l'une des victimes, Makhemoukhene Mohamed-Tahar, a été invité à une prise de parole. Mais, ce dernier s'est contenté juste de réclamer justice et vérité pour toutes les victimes du Printemps noir la gorge nouée. Rebroussant chemin en passant par la cité Si Nacer, une cité d'internement de l'époque coloniale sans vigile à ce jour, les familles des chahids se sont dirigées vers le siège de leur parti. Rendez-vous est donné aux marcheurs à Ifri, lieu qui a abrité le Congrès de la Soummam, pour un rassemblement et le dépôt de gerbes de fleurs. Vers 12h30, Ali Laskri, en compagnie de Youcef Khatib, arrive à Ifri où il est accueilli sous les cris des militants “Assa azeka FFS yella yella” et les youyous stridents des femmes. Après le dépôt d'une gerbe de fleurs au mémorial d'Ifri par Ali Laskri et Youcef Khatib, une prise de parole a été organisée. Succédant au Dr Fekhar, de la délégation du FFS à Ghardaïa, qui a soutenu que l'esprit du Congrès de la Soummam existe toujours ainsi que celui de Abane auprès de la population, le n°2 du parti d'Aït Ahmed tient d'abord à s'excuser de son retard dû à un imprévu, tout en saluant la présence de ses invités et des militants de son parti présents à ce rendez-vous. “Il y a des personnalités crédibles dans le pays qui ont combattu le colonialisme et qui combattent aujourd'hui l'ordre établi”, a-il déclaré en citant comme exemple Youcef Khatib. L'orateur estime que si l'Algérie est aujourd'hui dans l'impasse, c'est parce que le message de la Soummam a été perverti par le pouvoir, qui ne doit sa survie qu'aux coups de force. “La dissolution des assemblées locales de Kabylie par le pouvoir vise à normaliser notre parti. Nous sommes déterminés à continuer le combat. Le FFS, c'est la continuité de l'esprit de Novembre et du Congrès de la Soummam”, déclare M. Laskri avec force. Le n°2 du FFS estime ainsi que les personnalités politiques indépendantes, la société civile et l'opposition démocratique sont interpellées afin de construire ensemble une alternative démocratique contre le système. “C'est un système qui se base sur une cooptation d'une élite opportuniste”, termine-t-il son intervention en cédant la parole à l'invité de son parti, Youcef Khatib. En colonel de la wilaya IV, Youcef Khatib s'est contenté d'éclairer son assistance sur certains faits historiques se rapportant au Congrès de la Soummam en précisant qu'il n'y avait pas participé. Saluant la mémoire de Abane Ramdane, le principal artisan du Congrès de la Soummam, Youcef Khatib estime que c'est grâce à la plateforme de la Soummam que “nous avons réussi notre révolution”. “Deux résolutions très importantes ont été entérinées par les congressistes. La primauté du politique sur le militaire et la primauté de l'intérieur sur l'extérieur”, avise-t-il Youcef Khatib n'a pas manqué de souligner le sens de responsabilité élevé et le génie de Abane. “C'était lui qui avait rassemblé toutes les forces politiques”, affirme-t-il. L. OUBIRA