Tous ces jeunes, sortis comme des millions d'autres citoyens crier leur colère contre un système qui a mis le pays en coupe réglée, se sont retrouvés incarcérés pour de fallacieuses accusations. C'est aujourd'hui que 13 détenus pour port du drapeau amazigh retrouveront leur liberté. Arrêtés le 21 juin dernier lors des marches du mouvement populaire, ces jeunes ont été condamnés à un an de prison ferme, dont six mois avec sursis. Aujourd'hui 23 décembre, ils auront purgé l'intégralité de la peine à laquelle ils ont été condamnés lors du procès qui s'est tenu le 22 octobre dernier. Ce sont Amine Ould Taleb, Mouloud Chatri, Nacer Timsi, Makhlouf Bibi, Abderrahmane Boudraâ, Khaled Ouidir et Samir Idir Guerroudj, Messaoud Leftissi, Djaber Aïbèche, Bacha Bilel, Oudihat Khaled, Meharzi Hamza et Safi Tahar. Tous ces jeunes, sortis comme des millions d'autres citoyens crier leur colère contre un système qui a mis le pays en coupe réglée, se sont retrouvés incarcérés pour de fallacieuses accusations. Accusés d'atteinte à l'unité nationale pour avoir brandi le drapeau amazigh, plusieurs dizaines de citoyens ont été arrêtés, placés en détention préventive avant que la justice ne décide de les condamner selon l'article 79 du code de procédure pénale. Les avocats de la défense ont interjeté appel de la décision de la justice. L'audience en appel des 7 premiers détenus qui seront libérés aujourd'hui est prévu, demain mardi, à la Cour d'Alger. Pour les autres, la date n'est pas encore connue. Il faut rappeler que les arrestations qui ont ciblé les porteurs du drapeau amazigh, contrairement à ce qu'attendait le pouvoir comme effet inhibitif sur la mobilisation, ont, en revanche, créé un élan de solidarité sans précédent avec les détenus et ont renforcé l'adhésion des citoyens au mouvement. Devenus depuis des symboles de la résistance, les détenus du drapeau amazigh occupent tous les débats, tant la rue a consacré à leur libération l'essentiel de ses exigences. L'affaire des détenus du drapeau amazigh a également mis à nu le fonctionnement de l'appareil judiciaire. En effet, le traitement réservé par le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger aux dossiers des détenus a fait de lui une exception. Il est le seul tribunal à avoir condamné des porteurs du drapeau amazigh et il reste le seul à prononcer autant de mandats de dépôt contre des manifestants. Il faut rappeler, à ce propos, que le tribunal de Bab El-Oued à Baïnem a libéré les détenus Ali Idir, Boudjemil Mohand, Karoun Hamza, Belakhal Kamal et Okbi Akli. Ces derniers ont été accusés des mêmes griefs que ceux condamnés par le tribunal de Sidi M'hamed. Il faut noter, en outre, que d'autres détenus devraient quitter la prison d'El-Harrach la semaine prochaine, soit le 30 décembre.