Résumé : Kamélia parle avec ses parents. Ils sont peinés pour elle et lui demandent de rentrer mais elle refuse. Même si son mari ne veut plus d'elle, elle est décidée à l'attendre. Son père lui conseille de lui laisser le temps d'accepter sa nouvelle condition physique. Le lendemain, Kamélia sortira tôt et tombera sur la nouvelle locataire et ses filles dont les visages lui semblent familiers. La femme semble la connaître. -Bonjour. Vous êtes nouvelles ?, dit Kamélia, en souriant, voulant engager la conversation. J'habite ici. Mais la jeune femme ne lui répond pas. Elle prend ses filles par la main et les presse de monter. Kamélia ne comprend pas quelle mouche l'a piquée. Elle la regarde monter et disparaître de sa vue. "Eh bien, murmure-t-elle déçue et choquée avant de se raisonner. Peut-être qu'elle n'a pas envie d'avoir de relation amicale avec les voisins ?" La sonnerie de son téléphone l'interrompt. Elle est bien contente de reconnaître l'identifiant de Nawel. Déjà elle ne pense plus à l'inconnue et ses filles. Son amie a pris la matinée et voudrait la voir. -Je serai là dans quelques minutes. J'apporte des viennoiseries ? Kamélia n'est pas contre. Elle se presse d'effectuer des achats et de rentrer chez elle pour recevoir son amie. Elles ne se sont pas vues depuis des mois. Nawel crie de joie en voyant son petit ventre rebondi. -Je suis si contente pour toi. Pourquoi ne m'as-tu rien dit ? -J'avais la tête ailleurs. Il s'est passé tellement de choses, dit-elle tout en préparant du café, avant de lui raconter tout ce qui s'est passé dans sa vie. Me revoilà seule. -Je suis là pour t'aider, et puis Allah ne t'abandonnera pas. Kami, tu deviendras mère bientôt. Quel bonheur ! -Idir ne veut plus de nous dans sa vie, lui confie Kamélia. J'ai tant attendu cet instant que je souffre en pensant qu'il ne sera pas avec nous. Parfois, je me demande ce que j'ai fait de si terrible pour être punie de la sorte. -Ne dis pas de bêtises. Je ne connais personne qui a une vie tranquille, la raisonne Nawel. Un jour viendra où tous tes problèmes se résoudront. La naissance du petit ne laissera pas indifférent Idir. Je suis sûre qu'il reviendra. Ma chère amie, donne-lui du temps. L'autre fois, dans mon quartier, lui confie-t-elle, un jeune a mis fin à ses jours, car on lui a amputé les jambes suite à un accident. Si ton mari est bien entouré, il va vite s'en remettre. Votre enfant lui donnera la force de surmonter cette épreuve. Ne crois surtout pas qu'il va renoncer à son rôle de père. Il faudra que tu profites de l'avoir parmi tes contacts pour lui envoyer des photos, des vidéos, des petits mots de soutien, pour lui rappeler que vous êtes une famille. -Je l'espère de tout cœur. C'est vrai que je n'ai pas pensé à ça. Mais tu sais, sa mère lui a pris son portable. Je ne pourrais pas lui écrire, encore moins lui envoyer des photos. Espérons qu'il se ressaisira. -Mais en attendant, que vas-tu faire ? -J'étais venue le retrouver et je pense rester ici. Je ne supporte plus de vivre au village. C'était supportable quand Idir était avec moi. Mais là, avec ce qui est arrivé... -Tu ne peux pas abandonner la boutique. Tu devrais prendre la relève en attendant le retour de ton mari, lui conseille Nawel. Dans ton état, ici, personne ne voudra t'embaucher. Kamélia reconnaît qu'elle a raison. -Je ne veux dépendre de personne, même de mes parents, même si je suis leur unique enfant. Ils sont fatigués. Mon père tient debout par miracle. Je m'inquiète pour lui. Il a toujours été là pour moi. Parfois, je pense que je suis une fille ingrate.
(À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.