Comme prévu et annoncé par bon nombre d'observateurs locaux, la 45e marche pacifique du vendredi n'a pas eu lieu à Annaba, malgré la mobilisation de plusieurs centaines d'activistes du hirak qui se sont regroupés comme d'habitude sur le Cours de la Révolution dès 14h. Ces derniers ont non seulement été empêchés d'entamer leur procession, mais ils ont dû également essuyé les insultes et les menaces d'une centaine de citoyens qui les avaient devancés sur l'esplanade du Théâtre régional Azzedine-Medjoubi. Pris de court, les hirakistes ont mis un moment avant de réagir et ont fini par répondre à la provocation de ces jeunes. S'ensuivirent alors des échanges de propos haineux et des empoignades entre les deux parties, ce qui a nécessité l'intervention des éléments des BRI présents en nombre sur les lieux et qui n'attendaient qu'un signal pour faire usage de leurs matraques et de leurs bombes lacrymogènes. Les policiers ont ensuite poussé sinon traîné de force de nombreux manifestants vers les fourgons stationnés aux abords de la place et poursuivi certains qui tentaient de fuir. Selon des sources judiciaires, ce sont plus de 150 personnes qui auraient été appréhendées et placées en garde à vue. On évoque aussi l'admission d'une vingtaine de blessés en milieu hospitalier. A. Allia