Des centaines de personnes ont manifesté samedi devant le siège du consulat d'Algérie à Montréal. Par cette action de rue, les manifestants veulent ainsi maintenir la ligne de rejet du pouvoir illégitime et exigent, comme tout le peuple algérien, du moins sa majorité, le démantèlement du système. Un démantèlement qui passera nécessairement par l'instauration d'une période de transition démocratique, seule à même d'asseoir les bases de la nouvelle Algérie. "Tebboune n'est pas notre président", scandent les manifestants. Les slogans ont été ajustés et adaptés à l'actualité. "Etat civil et non militaire", lit-on sur une pancarte brandie par un manifestant. La lâche agression de manifestants par des baltaguia a été vivement dénoncée par les Algériens hirakistes. "Ils sont libres de soutenir le pouvoir illégitime, puisqu'ils n'ont visiblement pas le choix, mais ils n'ont aucun droit de s'en prendre aux Algériens qui manifestent pour un changement radical du système politique. Pour le reste, l'Histoire témoignera", vocifère une manifestante, drapeau national noué autour du cou. Outre leurs portraits qui trônaient dans le ciel de Montréal, les détenus d'opinion se sont fait inviter de la plus belle des manières au débat. Lors du rassemblement, des poèmes ont été déclamés à la gloire des prisonniers politiques, dont l'exigence de leur libération a été réitérée. Un hommage particulier a été en outre rendu à l'architecte du Congrès de la Soummam, Abane Ramdane, dont on a commémoré vendredi le 62e anniversaire de son assassinat par ses frères de lutte. L'une des résolutions de la plateforme de la Soummam est reprise par le hirak depuis son éclosion : primauté du politique sur le militaire, comme le précise Rabah Moula, un militant actif qui a été parmi les organisateurs des sit-in devant la multinationale Total. Le speaker corner a été l'occasion pour nombre d'intervenants de revenir sur le bilan de la lutte mais surtout les perspectives du combat pacifique du peuple algérien. Enfin, le 44e acte de la manifestation dominicale a rassemblé beaucoup de monde à la place du Canada. La manifestation a été marquée par la présence de dizaines de portraits d'Abane Ramdane et de Larbi Ben M'hidi brandis par la foule. De Montréal : Yahia Arkat