L'ombre du défunt Abane Ramdane, l'un des artisans de la Révolution algérienne (1954 – 1962), a plané, hier, sur la ville des Hammadites, lors de la 45e marche du mouvement populaire qui a connu une impressionnante mobilisation citoyenne. Cette dernière marche hebdomadaire de l'année 2019, qui tire à sa fin, a coïncidé avec le 62e anniversaire de l'assassinat de cet architecte du Congrès de la Soummam, tenu le 20 Août 1956 à Ifri-Ouzellaguen, et dont le fameux principe de "la primauté du politique sur le militaire", contenu dans les résolutions de la Charte éponyme, a été largement repris, hier, par les manifestants qui ont également brandi, avec fierté, le portrait de ce héros, mort assassiné par ses compagnons de lutte, le 27 décembre 1957, à Tétouan (Maroc). "Dawla madania, matchi âaskaria" (Etat civil et non militaire), "Ya Abane, l'Algérie wellat" (Ô Abane ! l'Algérie revient), autant de slogans scandés par la foule en hommage au défunt Abane Ramdane. Réitérant leur rejet de toute forme de dialogue avec le pouvoir en place dans les conditions actuelles, les hirakistes de Béjaïa n'ont pas omis de fustiger le nouveau chef de l'Etat qu'ils qualifient à nouveau de président "illégitime". "H'na ma-votinach, Tebboune ma-yahkemnach" (Nous n'avons pas voté, Tebboune ne nous gouvernera pas), ont-ils scandé haut et fort. KAMAL OUHNIA