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"La composante du gouvernement est le résultat d'un consensus entre des cercles de décision"
Sofiane Sekhri, professeur à l'Université d'Alger
Publié dans Liberté le 05 - 01 - 2020

Dans cet entretien, cet activiste politique s'exprime sur la poursuite de la mobilisation populaire et sur l'annonce de la composante du gouvernement d'Abdelaziz Djerad.
Liberté : Le jour de l'annonce de la composante du gouvernement, plusieurs détenus politiques ont été relâchés. Quelle lecture en faites-vous ?
Sofiane Sekhri : La libération des détenus fait partie des revendications populaires et de la classe politique. Il ne faut pas oublier que c'est le hirak qui appelle depuis plusieurs mois à la libération des détenus dans le cadre des "mesures d'apaisement". Il ne faut pas non plus oublier qu'il reste encore des détenus injustement incarcérés.
Il s'agit évidemment d'une manœuvre du pouvoir qui vise à faire passer au second plan l'annonce de la composante du nouveau gouvernement. Cette annonce est en contradiction totale avec les déclarations d'intentions du chef de l'Etat. Alors que le Président avait promis un nouveau gouvernement, nous avons eu droit à des ministres de Bouteflika.
À cela, il faut ajouter la pléthore de ministres et de ministres délégués. C'est une manière d'ignorer la crise financière que vit le pays. Cela prouve que la composante du gouvernement est le résultat de consensus entre des cercles de décision au sein du pouvoir. Nous sommes donc loin de l'idée d'un gouvernement qui est nommé pour travailler dans des conditions idoines ou qui est là pour régler les problèmes des citoyens.
Malgré ces deux faits, la mobilisation populaire n'a pas baissé d'intensité. Pourquoi ?
Il ne faut pas oublier que la majorité du peuple algérien est carrément contre le processus électoral tel qu'il a été organisé. Contrairement à ce que prétend le pouvoir, le peuple n'est pas contre le principe de l'élection. Mais cela doit être le résultat d'un vrai dialogue qui doit déboucher sur la mise en place d'une commission indépendante des élections et la révision de certaines lois. Or, le pouvoir a imposé son agenda.
Le résultat est loin des aspirations du hirak qui souhaitait que l'élection soit le début de la concrétisation des revendications. Donc toutes les mesures qui ont été prises jusque-là s'inscrivent dans la continuité du système. D'où ce rejet. Et cela continuera sauf si le pouvoir montre une réelle volonté d'aller vers des négociations qui permettront une sortie de crise pour le pays.
Quelles sont les chances de voir aboutir le dialogue que propose le pouvoir ?
On ne peut pas parler de dialogue comme solution à la crise actuelle. Cette carte a malheureusement été brûlée par le pouvoir qui l'a utilisée pour briser les volontés. Cela a conduit à créer un stéréotype chez les Algériens qui ne croient plus à ce qui vient du pouvoir. Le dialogue crée des clientèles du régime parmi le mouvement associatif, les personnalités nationales et même des partis politiques de l'opposition qui, souvent, acceptent de marcher dans la logique du pouvoir. Nous avons malheureusement raté le train du changement. Moi, je préfère parler de négociations.
Dans ce cas, nous sommes censés être en position de force pour imposer notre agenda. Contrairement au dialogue, les résultats de la négociation sont exécutoires et s'imposent à tous dans des délais fixés d'un commun accord. Si le pouvoir veut réellement aller vers une Algérie nouvelle, il doit accepter le principe de la négociation avec les représentants du peuple. Pour arriver à cela, le hirak doit contourner la feuille de route du pouvoir et imposer la sienne.
Le mouvement populaire doit présenter une plateforme qui doit amener à un changement de bas en haut. Cela commence par une période de transition, le changement de la Constitution, des lois électorales et sur les partis et le changement de la composante humaine de la commission électorale. En revanche, il est temps que le hirak s'organise pour créer un front politique capable de constituer une alternative.
Le mouvement populaire doit pouvoir dépasser ses contradictions idéologiques et accepter d'aller aux élections législatives après une période de transition. Comme cela, nous allons vers une révision de la Constitution qui permettra entre autres de donner plus de prérogatives au Parlement et de créer un gouvernement d'union nationale. À ce moment-là, ce sera le hirak des urnes et non celui de la rue.

Entretien réalisé par : A. Boukhlef


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