À la mi-juillet 2019, au moment de la signature de Chafaï au MCA, Omar Ghrib avait effectivement déjà quitté son poste L'article publié dans notre édition d'hier concernant le scandale du départ du défenseur du MC Alger, Farouk Chafaï, vers le club saoudien de Damac FC, sans aucune contrepartie financière alors qu'il est encore sous contrat avec le club pour 18 mois, a fait réagir l'ex-directeur général Omar Ghrib qui a tenu à apporter des précisions sur cette affaire. "Personnellement, j'ai été étonné, comme vous du reste, de découvrir que Farouk Chafaï est parti gratuitement vers le club Damac. J'ai été tout aussi étonné de découvrir également son salaire au MCA qui est de 350 millions. Mais je tiens à préciser que je n'ai rien à voir avec de telles modalités de contrat. C'est vrai, c'est moi qui étais derrière la venue de Chafaï au MCA, car j'ai estimé que le club avait besoin d'un renfort dans l'axe de la défense. Je me suis entendu avec lui sur la signature de son contrat, mais pas avec de telles clauses", confie Omar Ghrib à Liberté. Et d'ajouter : "Je vais être franc avec vous, j'ai proposé un salaire de 250 millions à Chafaï pour un contrat de deux ans. Il ne m'a jamais parlé de cette condition qui le libérera de son contrat gratuitement si un club étranger venait à le solliciter. Je ne suis pas fou pour engager un joueur et le laisser partir sans contrepartie au bout de six mois, c'est pour moi de l'amateurisme. Jamais, au grand jamais, il n'a été question donc de cette condition hallucinante. Maintenant, il faut savoir que dix jours avant la signature de Chafaï au MCA, j'ai quitté mon poste. Il faut donc voir avec ceux qui lui ont proposé un nouveau contrat et les interroger sur leurs réelles motivations, car pour moi les clauses du contrat ont été visiblement changées." En effet, à la mi-juillet 2019, au moment de la signature de Chafaï au MCA, Omar Ghrib avait effectivement déjà quitté son poste. C'est l'actuel directeur sportif Fouad Sakhri qui l'a remplacé. Le président du conseil d'administration étant à l'époque Hirèche. Il faut savoir que depuis son arrivée au MCA en juillet dernier, Chafaï a touché 5 mois et demi de salaires, soit 1,950 milliard de centimes. Omar Ghrib a tenu par ailleurs à fustiger la gestion actuelle du club de football et la faiblesse de l'équipe. "Le niveau du MCA a fortement baissé, on ne reconnaît plus l'équipe. Le rendement contre le Raja de Casablanca est consternant. Le MCA mérite mieux que ça. J'ai appris que la direction actuelle a offert 20 millions et 30 millions de primes suite respectivement aux victoires contre le PAC et le CSC. Franchement, c'est trop, c'est même abusé pour des joueurs qui touchent des salaires faramineux. En outre, j'ai découvert aussi que Mebarakou s'est vu gratifier d'une augmentation de salaire (il touche 300 millions) suite à son retour au club, alors que sous ma direction il ne touchait que 180 millions." Les observateurs sont en droit en tout cas de s'interroger sur ce genre de pratiques suspectes dans un club aussi prestigieux que le MCA, qui permet à un joueur de bénéficier d'autant d'avantages financiers sans pour autant que le club puisse réaliser une plus-value. Cela s'appelle un abus d'autorité et dilapidation de biens sociaux de la société SSPA-MCA. Comment peut-on raisonnablement accepter de signer un tel contrat qui ne défend que les intérêts d'une seule partie ? Dans le jargon économique, cela s'appelle un contrat léonin, c'est-à-dire qu'il n'arrange qu'une seule partie, cette dernière, en l'occurrence Chafaï, se réservant des avantages supérieurs au MCA. Dans l'une de nos dernières livraisons, nous révélions qu'à cause de ce genre de pratiques, le MCA se retrouve avec un déficit de 150 milliards de centimes et une masse salariale de 80 milliards, soit 85% du budget du club. La société mère, Sonatrach, qui a entre ses mains deux audits accablants sur la gestion de l'équipe du football, le premier daté de 2013 et le second de fin 2019, n'a toujours pas pris les mesures qui s'imposent et encore moins transmis les dossiers à la justice.