Les violences au Mali se poursuivent avec leur lot de morts quasi quotidien. Hier, cinq soldats maliens en mission ont été tués dans l'explosion d'une mine artisanale dans le centre du pays, a indiqué le ministre chargé de la Communication et porte-parole du gouvernement. "Une mission FAMas (Forces armées maliennes) est tombée dans une embuscade à l'EEI (engin explosif improvisé) ce matin (...) Bilan provisoire: 5 soldats morts et 4 véhicules détruits", a déclaré sur Twitter le ministre, Yaya Sangare. "Les renforts sont déjà sur place pour le ratissage afin de neutraliser les ennemis", a-t-il ajouté. Les faits se sont produits à Alatona, localité située entre Ségou et la frontière mauritanienne, selon le ministre. Tout le Sahel -en particulier le Mali, le Niger et le Burkina Faso - est désormais la cible des attaques de plus en plus meurtrières de plusieurs groupes terroristes, en dépit du renforcement des armées locales, de la présence de 4500 militaires français de la force anti-terroriste Barkhane et d'une force des Nations unies au Mali. Les insurgés islamistes ont tué plus de 140 soldats maliens entre septembre et décembre, au cours d'une insurrection qui s'étend depuis 2013. La pose de mines artisanales (IED, selon l'acronyme anglais couramment utilisé), faciles à fabriquer et efficaces contre les véhicules, est devenue un mode d'action privilégié pour les groupes terroristes activant dans tout le Sahel. Les civils ne sont pas épargnés par ces dispositifs souvent placés sur les axes de communication. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déploré, dans un récent rapport trimestriel sur le Mali remis aux membres du Conseil de sécurité, les retards politiques dans l'application de l'Accord de paix de 2015 et l'insécurité croissante dans un pays où "les groupes terroristes gagnent du terrain". "Je suis préoccupé par les retards persistants dans la mise en œuvre de l'Accord de paix", a-t-il indiqué en évoquant les difficultés du "dialogue national inclusif" et "l'insécurité croissante à travers le pays, notamment le manque de redéploiement des forces de défense et de sécurité maliennes dans le Nord". Selon son rapport, les pertes au sein de l'armée malienne, entre octobre et décembre, ont augmenté de 116% comparé aux trois mois précédents, avec 193 morts. Dans le même temps, 68 attaques contre la force de l'ONU Minusma ont été dénombrées, contre 20 au cours de la période précédente.