Les invités du chef de l'Etat ont été conviés à faire des "propositions" de thématiques qu'ils souhaiteraient aborder. Après les personnalités nationales et les chefs de parti, le chef de l'Etat va recevoir des responsables de médias. Sept directeurs de médias seront reçus, mardi, par Abdelmadjid Tebboune à la présidence de la République. Pour cette première rencontre entre Abdelmadjid Tebboune et des responsables des médias, sept chefs d'entreprise seront conviés. Dans ce premier lot de convives, car il y en aura un second, selon des sources bien informées, figurent deux journaux francophones, El Watan et Le Quotidien d'Oran, en l'occurrence. Ils seront reçus en compagnie des médias publics. Selon nos informations, le chef de l'Etat recevra régulièrement des représentants des médias jusqu'à ce que tous les responsables des organes de presse agréés soient entendus. La rencontre entre Abdelmadjid Tebboune et les responsables des médias ne portera pas uniquement sur la situation de la presse. Cette rencontre "sera une occasion pour éclairer l'opinion publique nationale sur les questions de l'heure au double plan interne et externe", indique, en effet, le communiqué de la présidence de la République, diffusé jeudi. Aucun ordre du jour particulier n'a été établi. Mais les invités d'Abdelmadjid Tebboune ont été conviés pour faire des "propositions" de thématiques qu'ils souhaiteraient aborder, précisent nos sources. On apprend d'ailleurs qu'en plus des directeurs des médias, des journalistes pourront être reçus dans les mois à venir. La présidence de la République n'a pas encore déterminé la forme de ces rencontres. Il s'agira soit de conférences de presse, comme l'a promis Abdelmadjid Tebboune, soit d'interviews. Mais pour l'instant, seule cette rencontre périodique avec les responsables est retenue. Outre les rencontres qu'animera personnellement le chef de l'Etat, des journalistes seront accrédités par les services de presse de la présidence de la République pour être briefés sur les activités de la Présidence en particulier, mais également des autres institutions de l'Etat. Dans ses différents discours, Abdelmadjid Tebboune a promis de donner "une plus grande liberté" aux médias. "Je suis favorable à une liberté de presse sans limites. À condition de respecter l'honneur des gens et de s'éloigner de l'injure et de la diffamation", avait promis le chef de l'Etat. Il a répété cela dans son discours d'investiture où il a notamment évoqué l'ouverture du champ médiatique aux sites électroniques, qui activent jusque-là dans l'illégalité. Lors de sa récente rencontre avec Soufiane Djilali, il a également promis d'encourager "la liberté de la presse" et de trouver une solution aux pressions exercées sur les médias. De son côté, le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, a annoncé la tenue prochaine d'une conférence nationale sur les médias. Cependant, ces engagements tardent à être traduits dans les faits. Plus d'un mois après l'arrivée d'Abdelmadjid Tebboune à la tête de l'Etat, les pressions exercées sur les médias ne sont toujours pas levées. Les médias gouvernementaux et d'autres continuent d'ignorer le mouvement populaire, par exemple. Le monopole de l'Anep sur la publicité est toujours maintenu et les nouvelles autorités du pays n'ont toujours pas communiqué publiquement sur la question.