Le ministre de l'Industrie a indiqué que trois entreprises sont intéressées par l'usine de montage de véhicules Fatia implantée à Tiaret. “Le secteur industriel public enregistre une légère baisse de 1,04% par rapport à 2003”. C'est ce qu'a souligné, hier, le ministre de l'Industrie M. El-Hachemi Djaâboub, invité du forum du journal arabophone El Youm. Le ministre précise que quatre filières ont connu une croissance positive. Il cite la branche mécanique et métallique qui enregistre une augmentation de 13%, les matériaux de construction (11%), la sidérurgie (3,4%) et la chimie (1,7%). D'autres branches en revanche ont connu une régression importante. C'est le cas du bois et papier (-17,1%), l'agroalimentaire (-16,6%), la filière électrique et électronique (-13,3%) et le textiles et cuir (-13,2%). Ces données, communiquées aux journalistes par le ministre de l'Industrie, sont la parfaite illustration de la perte du marché par les entreprises publiques au profit du secteur privé et de l'importation. La croissance du secteur privé reste positive avec un taux de 3,1%. Seulement, il est loin des performances enregistrées en 1995 et 2000, avec un taux de croissance oscillant entre 8% et 10%. Ce ralentissement est expliqué par la baisse des investissements du secteur, l'atteinte des capacités et le développement du marché informel. À deux mois de la mise en œuvre de l'accord d'association qui verra le début du processus du démantèlement tarifaire, la question du devenir et de la compétitivité du secteur industriel public et privé se pose avec acuité. D'autant qu'aucun programme de mise à niveau sérieux n'est entrepris pour le moment. Le ministre de l'Industrie, lui-même, reconnaît la difficulté des opérations de mises à niveau, en raison dit-il “de la taille de la majorité des entreprises publiques”. Seule satisfaction, souligne le ministre de l'Industrie, la disponibilité du ciment. M. El-Hachemi Djaâboub parle d'une offre de 12,6 millions de tonnes. 9,54 millions de tonnes provient du secteur public, “un record jamais réalisé depuis l'indépendance”, soutient-il. 1,7 million de tonnes émanent de la cimenterie d'Orascom de M'sila et 1,3 million de l'importation. Le ministre, dans son intervention, a évoqué un projet de construction d'une cimenterie, par opérateur étranger, sans citer de nom, pour la production du ciment blanc, à l'ouest du pays. Il a également rappelé l'entrée en production, de la deuxième ligne de la cimenterie d'Orascom, cette année. Le ministre de l'Industrie s'est longuement étalé sur la problématique du foncier industriel. Il révèle la disponibilité de plus de 12 000 hectares au total (distribués non exploités et environ 4 000, excédentaire estimés à 5 000 et carrément non distribués). À titre d'illustration, le ministre souligne que ces terrains pourraient accueillir 3 000 briqueteries. Le problème, explique-t-il, est que ces disponibilités en foncier sont éparpillées sur plusieurs wilayas. La propriété sera consacrée à la zone de Bellara, de 350 hectares. Le foncier, annonce le ministre, est un des points de l'ordre du jour du CPE qui s'est réuni hier. Il parle de la mise en place d'une commission qui se chargera de recenser le foncier excédentaire. Il annonce aussi un programme de réhabilitation de 18 zones industrielles, cette année, doté d'une enveloppe de 2 milliards de dollars. Interpellé sur le projet Fatia, le ministre affirme que trois constructeurs s'y intéressent. À quoi ? Aux opérations de montage, au terrain, aux infrastructures, le ministre ne donne aucune précision, ni sur l'identité des constructeurs, ni sur la nature de l'opération. Concernant le processus de privatisation, tout en préférant orienter les journalistes vers son collègue de la participation, M. El-Hachemi Djaâboub est convaincu que “l'opération de privatisation contient toutes le garanties de transparence”. Cette question est également à l'ordre du jour du CPE réuni hier. “Il est question de la révision des mécanismes de privatisation”, note le ministre. M. R.