La baisse des coûts d'acquisition des intrants et des équipements importés devrait améliorer la compétitivité interne et externe des sociétés algériennes. L'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne entre en vigueur aujourd'hui, ouvrant la voie à l'établissement d'une zone de libre-échange à l'horizon 2017 avec les marchés européens. Le volet commercial de l'accord d'association prévoit le démantèlement progressif de tous les droits de douane pour les produits industriels. Le démantèlement, côté algérien, s'effectuera sur la base de trois listes. La suppression immédiate et totale dès l'entrée en vigueur de l'accord, des droits de douane et taxes d'effet équivalent applicables à l'importation en Algérie des produits originaires de la Communauté européenne, qui sont listés en annexe 2 de l'accord d'association. Cette liste de produits porte sur 2 076 sous-positions tarifaires. Ces produits sont des matières premières et intrants industriels (près de 90% des produits de la liste), qui ne font pas l'objet de fabrication au niveau national et actuellement taxés à des taux de droits de douane de 5% ou de 15% ou qui sont exonérés. Ce sont surtout des biens intermédiaires et produits semi-finis de l'industrie chimique, de la métallurgie, du textile, des matériaux de construction, etc. Ce qui devrait se traduire par la baisse du coût de revient des produits finis sortis de l'usine algérienne et dont les inputs proviennent du marché européen taxés auparavant entre 5 et 15% des droits de douane. Entre l'année 2008 et 2013, ce sera au tour des biens d'équipements agricole et industriel et les produits du groupe “énergie et lubrifiants”, qui sont au nombre de 1 102 sous-positions tarifaires et soumis actuellement à des droits de douane, entre 5 et 15%, qui seront concernés par le démantèlement graduel s'étalant sur six années. Quant aux autres produits industriels, le démantèlement tarifaire s'étale entre 2008 et 2017, touchant 1 964 lignes tarifaires. Les entreprises algériennes dans l'absolu ont largement le temps pour se préparer à faire face à la concurrence. Loin d'être rigide, ce calendrier peut être révisé d'un commun accord en cas de “difficultés graves” pour un produit donné, tandis que des mesures exceptionnelles à durée limitée peuvent être appliquées par l'Algérie dont le secteur industriel s'est engagé dans un programme de mise à niveau. Des mesures correctives sont prévues par l'accord d'association pour juguler certains déséquilibres des avantages comparatifs entre les produits européens et algériens, susceptibles de compromettre les filières industrielles et agricoles algériennes. Il s'agit de mesures de sauvegarde d'une durée limitée, applicables à des branches d'activité ou à des filières industrielles confrontées à de sérieuses difficultés et à des distorsions. Comme il y a la possibilité de renégocier de nouvelles concessions pour les produits de la pêche, les produits agricoles et les produits agricoles transformés. C'est dans cet objectif qu'une commission technique de suivi de la mise en œuvre de la zone de libre-échange avec l'UE a été instituée récemment par le ministère du Commerce, permettant d'assurer la concertation avec les opérateurs économiques, qui, faut-il le souligner, sont quelque peu dans la confusion, pour une évaluation régulière et une prise en charge des requêtes des entreprises. Le tableau n'est pas aussi noir que certains peuvent le dépeindre. Certaines entreprises qui ont bénéficié de la mise à niveau dans le cadre du programme Meda d'appui aux petites et PME-PMI algériennes se disent mieux outillées pour affronter la concurrence. La nécessité de la mise à niveau des entreprises est maintenant mieux comprise des chefs d'entreprise, qui ont intégré également le fait que, même dans un environnement dégradé, la Pme est forcée de réagir et de se développer. Pour autant, il ne faut pas perdre de vue que mettre à niveau les PME sans mettre aussi à niveau son environnement revient à réduire une bonne partie des efforts consentis par la PME. Selon les responsables de l'EDPME, plus de 400 entreprises ont réalisé leur mise à niveau. Certaines d'entre elles ont vu leur chiffre d'affaires, leur part de marché et le taux de productivité augmentés d'une manière considérable. “L'impact des actions menées en partenariat avec l'EDPME a transformé et fait évoluer positivement note vision de la gestion des affaires”, témoigne un opérateur économique. Meziane rabhi