Ce n'est pas la première fois que l'ONU appelle les parties signataires de l'accord de paix au Mali à accélérer sa mise en œuvre, face au danger terroriste qui menace tout le Sahel. Les travaux du Comité de suivi de l'accord de paix et de réconciliation au Mali (CSA) ont repris hier, après des semaines d'arrêt, en raison d'une situation politique conflictuelle entre ses signataires, après le report par le gouvernement malien d'une réunion prévue à Kidal (Nord), sous le contrôle quasi total des membres de l'ex-rébellion depuis 2012. Cette 4e réunion de haut niveau du CSA sera conduite par le secrétaire d'Etat auprès du ministère des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale et des Compétences à l'étranger, Rachid Bladehane, selon un communiqué du MAE samedi soir. Cette réunion se tiendra au lendemain d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, qui continue à se montrer inquiet de la situation au Mali et dans tout le Sahel, où les pays de la région ont du mal à lutter seuls contre le terrorisme et les violences intercommunautaires. Si le Conseil de sécurité des Nations unies s'est félicité du déblocage de la situation, il n'a pas manqué, vendredi soir, d'afficher son inquiétude quant au retard pris dans la mise en œuvre de cet accord, issu du processus d'Alger, et dont l'Algérie assure le suivi en tant que présidente du CSA. "Le Conseil de sécurité a réitéré sa préoccupation concernant la situation sécuritaire au Mali", où la recrudescence des violences terroristes, mais aussi communautaires, font peser sur le pays le chaos, tout comme elles menacent l'ensemble de la région du Sahel, a-t-on lu sur le site de l'ONU. "Les membres du Conseil ont pris note des mesures prises par le gouvernement malien, avec le soutien de la mission onusienne, afin de réduire le niveau de violence dans cette zone, et ont demandé instamment la pleine mise en œuvre du Plan de sécurisation intégrée des régions du Centre pour réaliser de nouveaux progrès", lit-on encore dans la déclaration de l'ONU, qui a exprimé également son inquiétude face au sentiment hostile contre les forces de maintien de la paix au Mali. "Les membres du Conseil se sont également déclarés préoccupés par le sentiment anti-Minusma au Mali." Des manifestations ont eu lieu à maintes reprises ces derniers mois à Bamako et dans plusieurs autres régions du pays contre la présence des Casques bleus de la force onusienne la Minusma au Mali. Certaines de ces manifestations ont dégénéré en attaques contre des camps de la Minusma, ayant failli provoquer des morts. Mercredi dernier, le SG de l'ONU, Antonio Guterres, a présenté son rapport trimestriel sur la Minsuma devant le Conseil de sécurité, dans lequel il a affirmé que "l'exécution de l'Accord de paix demeure la seule voie viable pour régler la crise complexe du Mali et jeter les bases de solutions durables pour la paix et la stabilité (...)", insistant sur le fait qu'"il faut redoubler d'efforts pour veiller à ce que la population, dans toutes ses composantes, le comprenne. Il est de la plus haute importance que les parties signataires règlent leurs différends par la concertation et reprennent les réunions régulières du Comité de suivi de l'accord".