L'opération antiterroriste française au Sahel, Barkhane, va recevoir des "moyens supplémentaires" en sus des 220 soldats déjà récemment envoyés en renfort, pour tenter de mettre un coup d'arrêt à la spirale des violences, a annoncé hier le chef d'état-major français des armées François Lecointre, tout en doutant "pouvoir crier victoire à la fin de l'année". Outre l'envoi annoncé début janvier par Emmanuel Macron de 220 soldats "qui étaient en mission de courte durée en Côte d'Ivoire", la France prévoit "l'engagement de moyens supplémentaires dont je vais présenter le profil et la composition au président de la République dans les jours qui viennent", a souligné le général lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de défense (AJD). Ces nouveaux renforts seront accompagnés de "moyens logistiques et de renseignement supplémentaires", a-t-il poursuivi. De source proche du dossier, des annonces devraient avoir lieu à ce sujet le 29 janvier. "Nous allons accentuer nos efforts dans la zone du Liptako-Gourma, dans la zone "des trois frontières" (entre Mali, Burkina Faso et Niger, ndlr), en y concentrant des moyens supplémentaires", a rappelé François Lecointre. "Aujourd'hui, dans cette zone extrêmement vaste, les moyens qui sont mis à disposition de l'opération Barkhane ne sont pas suffisants pour qu'on puisse avoir des soldats déployés H24, 7 jours sur 7." Avant l'annonce de premiers renforts par le chef de l'Etat français au sommet de Pau début janvier, la force Barkhane comptait quelque 4500 militaires au Sahel. La force conjointe du G5 Sahel (Niger, Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad) focalisera également ses efforts sur cette zone des trois frontières, sanctuaire du groupe Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) où se sont concentrées les attaques meurtrières des terroristes ces derniers mois, a rappelé hier le chef d'état-major français. Enfin, "nous souhaitons engager les Européens" via un groupement de forces spéciales baptisé Takuba, destiné à accompagner les forces locales au combat. Cette force, qui sera déployée cet été, sera "pleinement opérationnelle à partir de l'automne", a-t-il fait valoir.