L'Algérie a produit quelque 60 millions de quintaux de pommes de terre durant toute l'année 2019. Le pays a enregistré un excédent qui a provoqué l'inquiétude des agriculteurs. Le tubercule étant un produit agricole obéissant à la loi de l'offre et de la demande, a vu son prix baisser chez les producteurs qui n'ont pas hésité à exprimer leur préoccupation et leur colère au ministère de l'Agriculture. Cela dit, la tutelle a réservé plus de 175 000 hectares dont 45% pour la production de saison, 30% pour celle d'arrière-saison et 25% pour celle de la primeur dans les Hauts-Plateaux. Le stockage des quantités existantes actuellement dans le cadre du système de régulation, Syrpalac, servira à réguler le marché pendant la période mars-avril où l'offre diminue. Ce déstockage s'arrêtera avec l'entrée sur le marché de la récolte à partir du mois de mai. L'un des paramètres qui ont permis ce surplus dans la production est immanquablement la disponibilité de la semence produite en Algérie en quantité suffisante et la qualité requise. Considérée comme l'élément essentiel dans la production de la pomme de terre, la semence ne sera plus importée dès 2021. La majeure partie des besoins nationaux sera produite en Algérie conformément au programme tracé après la maîtrise de l'itinéraire technique de production de plants 100% algériens de ce tubercule et après l'implication de plusieurs entreprises. Selon le P-DG du Groupe valorisation des produits agricoles (Gvapro), Mustapha Belhanini, il a été produit et emmagasinés quelque 1,5 million de mini-tubercules destinés à la production. C'est l'œuvre des fermes-pilotes qui arrivent même à produire la variété SE (Super Elit) à Tiaret et E (Elit). Il faut préciser que le rendement de la SE peut aller jusqu'à 350 q/ha. La G1 de la ferme pilote Richi-Abdelmadjid dans la commune de Belkheir (Guelma) peut atteindre un rendement de 400 q/ha. Ce qui va intéresser davantage l'agriculteur est le prix pratiqué pour cette semence produite localement qui ne saurait dépasser les 60 DA/kg. Ce qui va réduire ses charges de 80 à 40 millions de centimes et lui permettre une meilleure traçabilité du produit. Or, celle importée reste encore plus chère puisqu'elle est estimée à 180 DA/kg. La production de semences locales fera gagner à l'Algérie un montant qui avoisine les 100 millions d'euros, dépensés pour payer les quelque 120 000 tonnes importées annuellement. À compter de l'année en cours toutes les variétés de semences peuvent être produites par le laboratoire in vitro, notamment celles demandées par les transformateurs.