Pour les habitants de la commune de Sendjas (une quinzaine de kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Chlef), la colère et l'indignation à l'égard des autorités locales sont à leur comble. "Rien ne va plus dans cette commune qui manque cruellement de tout. Elle ne dispose d'aucune commodité dans n'importe quel domaine que ce soit.Notre calvaire est immense, indescriptible et devient avec le temps de plus en plus insupportable. La souffrance que nous vivons a trop duré. Nous en avons marre de cette situation", clament de nombreux citoyens rencontrés dans un café au centre-ville de Sendjas, alors en train de jouer aux dominos car, comme ils le confirment, c'est la seule passion qui les rassemble pour oublier les tracasseries de la vie quotidienne auxquelles ils sont péniblement confrontés depuis des années. En effet, d'après des témoignages qualifiés pour l'ensemble dans cette commune d'accablants, le déficit enregistré, notamment en matière de développement local, est énorme, voire flagrant, "alors que les pouvoirs publics qu'ils soient élus ou administratifs ne nous accordent aucun intérêt bien qu'ils soient au courant de la misère qui nous gangrène continuellement à tous les niveaux". En énumérant leurs préoccupations, nos interlocuteurs parlent en premier lieu du volet relatif au gaz naturel dont l'inexistence concerne de nombreuses localités de la commune. "Bien que la conduite principale qui alimente la wilaya de Tissemsilt en gaz naturel à partir de Chlef passe par notre ville, plusieurs de nos quartiers et douars n'en disposent toujours pas. C'est le cas à Sidi Salah, El-Kherrafa, Essekaka et Ouled Ali se trouvant au sud et au sud-ouest de la commune. Le secteur de l'éducation connaît lui aussi une situation catastrophique dans presque toute la commune. Les élèves des zones rurales éloignées des trois paliers scolaires (primaire, moyen et secondaire) sont régulièrement exposés à des situations que nous jugeons dramatiques. Cela concerne entre autres les cantines et le transport scolaires qui n'ont jamais existé dans ces douars. Ajoutez à cela l'inquiétant problème de la surcharge des classes dont les solutions tardent à voir le jour", racontent plusieurs citoyens à Sendjas, dont la liste relative à leurs préoccupations demeure encore longue et concerne plusieurs autres secteurs qu'ils qualifient d'indispensables dans leur vie quotidienne. Il s'agit de l'état déplorable de certaines routes et ruelles, du manque de travaux d'assainissement (conduites des eaux usées et pluviales), actuellement à l'arrêt et dont le chantier est carrément abandonné depuis plusieurs semaines par une entreprise qui a rapidement fait preuve de défaillances à plusieurs niveaux, comme c'est le cas au douar Ouled Si Ahmed, de l'aménagement urbain, de l'alimentation en eau potable, du logement et de la santé. Quant aux infrastructures sportives et culturelles, les habitants de Sendjas disent qu'"elles sont également inexistantes et obligent l'ensemble des jeunes des quartiers de la commune d'être livrés à eux-mêmes pour s'adonner facilement à des activités pouvant être néfastes et dangereuses (vols, drogue, débauche...). Et puisque nous espérons toujours à une vie meilleure où il fera probablement bon vivre ici, nous interpellons pour la énième fois notre wali en lui lançant un ultime SOS pour que des solutions soient trouvées à l'ensemble de nos préoccupations qui prennent, au fil des jours, une ampleur de plus en plus inquiétante et agaçante".