Des organisations de la diaspora ont organisé, hier après-midi à Paris, un sit-in de solidarité avec le militant Ilyas Lahouazi, qui vient d'être mis sous contrôle judiciaire, après son arrestation, lors de la marche du vendredi à Alger. Le sit-in a eu lieu au cours du 50e rassemblement des Algériens sur la place de la République. Membre du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et de l'ACA (Action citoyenne pour l'Algérie), Ilyas Lahouazi s'est rendu à Alger pour prendre part aux assises du Pacte de l'alternance démocratique, à l'instar de plusieurs militants de la diaspora. Sur sa page Facebook, il avait rendu compte des premières interpellations, avant d'être embarqué à son tour. Faïza Menaï du collectif Debout l'Algérie est consternée par la nouvelle. "Ilyas est un activiste hors pair. Tout le monde le connaît place de la République. Il est fédérateur, toujours à l'écoute et sincère dans sa démarche", a confié notre interlocutrice. Comme elle, des manifestants présents sur la place de la République se sont insurgés contre la poursuite des arrestations et des intimidations contre les militants pour le changement démocratique en Algérie. Ils ont dénoncé, par ailleurs, le maintien en détention de figures de proue du hirak, telles que Karim Tabbou et Fodil Boumala. "Je suis sidéré lorsque j'entends certains accorder du crédit à Tebboune alors qu'il représente, avec les mêmes pratiques, la continuité du système contre lequel les Algériens se sont soulevés il y a un an", s'est indigné un manifestant. Pour Djamel Limane, coordinateur de l'organisation Free Algeria et doctorant à l'université de Nice-Côte d'Azur, la seule solution qui s'offre aux Algériens réside dans la mise en place d'une véritable alternance. "Notre problème n'est pas avec la Constitution que Tebboune promet de revoir, mais avec ceux chargés de l'exécuter. L'Algérie a besoin d'hommes capables d'interpréter la Constitution avec des valeurs universelles", explique-t-il. Free Algeria qui rassemble des collectifs en Europe et en Amérique, notamment aux Etats-Unis, a délégué deux représentants, Mustapha Debieb et Madjid Seraoui, pour porter la parole de la diaspora lors des assises du Pacte de l'alternance démocratique (PAD) qui se sont tenues à Alger, samedi dernier. Dans une déclaration lue devant les participants aux assises, Madjid Seraoui a mis l'accent sur la mobilisation des expatriés en faveur du changement politique en Algérie. "Votre combat pour la démocratie et un Etat de droit en Algérie est le nôtre ! Votre cri pour la liberté est le nôtre ! Aujourd'hui et demain, vous pouvez compter sur nous pour porter vos messages", a souligné le militant. De son côté, Akila Lazri de l'Alliance des démocrates de la diaspora algérienne (Adda) a rappelé que "le choix démocratique apparaît comme l'unique possibilité de se débarrasser de la caste militaro-bureaucratique qui préempte le pays et ses richesses".