La mobilisation des Algériens de France n'a pas pris une ride. Hier après-midi, ils étaient encore très nombreux à occuper la place de la République dans le 14e arrondissement de Paris, pour appuyer le hirak et réclamer une alternance politique en Algérie. "Nos rassemblements sont nécessaires car ils nous permettent d'envoyer un message à la fois à nos compatriotes, au pouvoir, mais aussi à la France et à l'opinion internationale", explique Faïza Menaï du collectif Debout l'Algérie. En dépit d'un appel du mouvement Rachad pour un rassemblement dans la capitale allemande, Berlin, la plupart des collectifs, qui animent le hirak en France, ont préféré rester à Paris. Ils ont, d'ailleurs, tenu une réunion, samedi dernier, sur la place de la République, pour trouver le moyen de mieux coordonner leurs actions et de parler d'une seule voix, sur la place de la République. "Nous devons rester vigilants pour empêcher la récupération du mouvement de solidarité de la diaspora avec le hirak. Il faut aussi que nous puissions surmonter nos divergences et faire primer l'intérêt général", souligne un responsable associatif. Pour plus de transparence, le mouvement Free Algeria, qui englobe une dizaine de collectifs d'Europe et d'Amérique du Nord (le Canada est représenté à titre individuel), a élaboré une charte qui fixe les missions des militants du hirak à l'étranger et énuméré les revendications spécifiques de la diaspora, en matière d'alternance politique. Le texte d'une déclaration a été également rédigé. Il sera lu par les représentants de Free Algeria qui prendront part aux Assisses sur la transition que tiendra le Pacte des forces de l'alternance démocratique (PAD) vendredi prochain. La délégation attendue à Alger fera partie des différents panels qui seront mis en place lors de cette rencontre. "Ces assises permettront d'enclencher le dialogue sur les modalités qu'il faut choisir pour aller à la transition", indique Djamal Limane de Free Algeria. Elles serviront aussi, selon lui, à préparer la conférence nationale qui se tiendra au mois de février, à l'occasion du premier anniversaire du début du hirak. À Alger, les représentants de Free Algeria défendront plus particulièrement l'accessibilité des résidents algériens à l'étranger à la prise de décision politique et économique. "L'Algérie doit pouvoir compter sur ses compétences à l'étranger", souligne Djamal Limane. Ces propos sont partagés par Faïza Menaï. Selon elle, l'abolition des dispositions constitutionnelles qui empêchent les expatriés d'accéder à de hautes fonctions est la bienvenue. Mais, elle n'est pas nécessaire. "Les Algériens de l'étranger doivent pouvoir jouer un rôle et contribuer, avec leur expertise, au changement", dit-elle.