La rencontre de Brazzaville est u n test décisif sur les capacités de la première organisation africaine à convaincre les deux principaux protagonistes en Libye à s'asseoir autour d'une table et à entamer un dialogue sérieux. Le conflit qui mine la Libye sera aujourd'hui au menu des discussions entre les pays africains à l'occasion du 8e sommet du comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye. Cette réunion, à laquelle prendront part plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que les parties en conflit en Libye, se tiendra à Brazzaville (Congo), un peu plus d'une semaine après la conférence internationale de Berlin, suivie, le 23 janvier, de la rencontre à Alger des ministres des Affaires étrangères sur la Libye. Les participants au sommet d'aujourd'hui tenteront de relancer la machine diplomatique du continent noir, grippée, faut-il le rappeler, pour peser sur l'épineux dossier libyen, en favorisant la voie politique comme solution globale et durable dans ce pays. Elle a en outre pour objectif de préparer une deuxième rencontre, en février prochain, des chefs d'Etat africains à Addis-Abeba, en Ethiopie. Politiquement, la rencontre de Brazzaville sera un test décisif sur les capacités de la première organisation du continent noir à proposer des solutions africaines pour la Libye et à convaincre concrètement les deux principaux protagonistes en Libye de s'asseoir autour d'une table et d'entamer un dialogue sérieux. L'UA réussira-t-elle là où le sommet de Berlin a échoué ? L'on sait déjà que le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d'union nationale (GNA), Fayez Mustapha Al-Sarraj, et le maréchal Khalifa Haftar, ainsi que le président du Haut-Conseil d'Etat, Khaled Al-Michri et le président du Parlement Aguila Saleh Issa seront présents à cette réunion. Y participeront, également, le représentant spécial et chef de la mission d'appui des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, et le secrétaire exécutif de la communauté des Etats sahélo-sahariens, Ibrahim Sani Abani. Sont attendus également le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, le président en exercice de l'UA, Abdel Fattah al-Sissi, et le commissaire à la paix et à la sécurité de la Commission de l'UA, Ismaël Chergui. Cette réunion sera marquée en outre par la présence des acteurs du conflit et autres représentants d'organisations continentales et internationales pour tenter de trouver une solution politique à la crise libyenne, dont les répercussions sur la région sahélo-sahélienne et l'Afrique du Nord peuvent être dramatiques. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, est aussi attendu à cette réunion en qualité de représentant d'un pays ayant organisé une réunion, le 19 janvier dernier à Berlin, pour relancer le processus de paix en Libye. Lors de la conférence internationale sur la Libye tenue en Allemagne, les participants se sont entendus sur la mise en place d'un comité devant assurer le suivi de la mise en œuvre des décisions de la conférence et ce, sous l'égide de l'ONU. Cette conférence n'a pas pu cependant obtenir un accord sur un cessez-le-feu effectif entre les parties en conflit, le général Khalifa Haftar ayant refusé de signer l'accord. Il a été question principalement de l'embargo sur les armes en Libye, qui ne cesse d'être violé par les pays étrangers impliqués dans la crise libyenne. Une semaine à peine après ce sommet, l'ONU a constaté que des pays ayant pris des engagements à Berlin poursuivaient toujours de fournir les belligérants en armes de guerre.