Même si elle ne déplore aucun cas de coronavirus à l'heure actuelle, l'Algérie a déployé un dispositif d'alerte et de riposte pour parer à toute éventualité. Après avoir réactivé, depuis le 23 janvier, le dispositif de surveillance et de contrôle pour faire face au nouveau coronavirus découvert en Chine au niveau des différents aéroports internationaux, notamment sur les vols en provenance de Chine, l'Algérie a décidé, mardi dernier, le rapatriement des ressortissants algériens établis dans la région de Wuhan, en Chine. Dans un communiqué, la présidence de la République a indiqué que "le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a instruit, mardi 28 janvier 2020, les institutions gouvernementales concernées de prendre les mesures nécessaires au rapatriement immédiat des 36 membres de la communauté nationale établis dans la ville chinoise de Wuhan, en majorité des étudiants, en mettant en place toutes les mesures préventives indispensables en pareille situation". L'opération de rapatriement des ressortissants algériens bloqués en Chine était programmée pour hier vendredi. Un avion d'Air Algérie devait décoller de l'aéroport international Houari-Boumediene vers 16h. L'avion avait à son bord une équipe médicale. Ces Algériens rapatriés devraient être placés en isolement. Pendant cette période, ils feront l'objet d'une surveillance médicale pour s'assurer qu'ils ne sont pas contaminés par le virus. Pour la mise en place de cette opération de rapatriement des ressortissants algériens en Chine, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, a inspecté, jeudi, le dispositif de contrôle épidémiologique au niveau de l'aéroport international Houari-Boumediene et du service des maladies virales à l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) en maladies infectieuses El-Hadi-Flici (ex-El-Kettar). Le ministre a inspecté le dispositif de contrôle mis en place à l'aéroport international Houari-Boumediene où les passagers de 10 vols par jour, notamment en provenance de Dubaï, d'Istanbul, de Doha, du Caire et de Pékin, doivent être soumis à un dépistage par des caméras thermiques. Par ailleurs, les voyageurs, notamment ceux en provenance de Chine, sont soumis à un contrôle médical avant leur embarquement pour rejoindre Alger où ils sont également soumis à un contrôle effectué par les services algériens pour s'assurer qu'aucun cas suspect ne figure parmi eux. Sachant que la période d'incubation du virus, à savoir l'intervalle entre l'infection et l'apparition des symptômes, peut atteindre environ 14 jours, il a été décidé de mettre en quarantaine les ressortissants algériens accueillis, à l'instar de la population et des communautés étrangères de Wuhan en Chine. Et c'est l'établissement hospitalier spécialisé en maladies infectieuses El-Hadi-Flici (ex-El-Kettar) qui accueillera les Algériens mis en quarantaine. Lors de son passage dans l'établissement, le ministre a instruit les responsables de l'hôpital ainsi que le staff médical d'assurer le suivi et le bien-être des Algériens rapatriés et de ne pas les priver des visites familiales, tout en prenant les précautions nécessaires pour éviter la contagion au cas ou ces derniers seraient porteurs du virus. Alors que le cordon sanitaire imposé le 23 février interdit à quelque 56 millions d'habitants de quitter la région, l'Algérie, à l'instar de nombreux pays, a décidé de rapatrier ses ressortissants. Les Etats-Unis et le Japon notamment ont évacué mercredi une partie de leurs ressortissants. Un avion français a décollé de Wuhan hier matin, rapatriant 200 Français qui seront confinés pendant 14 jours. Un avion espagnol affrété en coopération avec Londres devait rapatrier, hier, environ 200 personnes, dont 150 Britanniques, une vingtaine d'Espagnols et d'autres Européens.