Le plus haut gradé supervisant les opérations américaines en Afrique a plaidé hier pour que les Etats-Unis maintiennent une présence militaire sur le continent, alors que l'administration Trump envisage un retrait majeur des troupes d'Afrique. "J'ai appris que de petits investissements — quelques troupes et quelques dollars — peuvent faire beaucoup de chemin et faire une réelle différence en Afrique", a affirmé le général Stephen Townsend, chef du US Africa Command (Africom), lors d'une audience du Comité des services armés du Sénat. "Je pense que, dans le passé, nous avons peut-être pu accorder moins d'attention à l'Afrique et c'était OK pour l'Amérique. Je ne pense pas que ce soit le cas pour l'avenir", a ajouté le général américain, dont les propos ont été relayés par la chaîne CNN. Selon cette chaîne de média américain, le général Townsend a été interrogé à plusieurs reprises sur un examen en cours par le Pentagone des commandements militaires qui, selon de nombreux législateurs, pourrait inclure des coupes dans les troupes américaines en Afrique, en particulier les forces engagées dans des efforts de lutte contre le terrorisme. Plusieurs législateurs républicains et démocrates ont publiquement repoussé toute proposition de réduction des troupes sur le continent. Africom "fournit une valeur énorme à la nation pour un niveau d'investissement extrêmement modeste", avait déclaré récemment dans un communiqué le sénateur républicain James Inhofe (Oklahoma), président du comité sénatorial des forces armées. Townsend a indiqué jeudi dernier au comité que les Etats-Unis comptaient environ 5 000 soldats en Afrique et environ 1 000 civils et sous-traitants du Pentagone. "Si les Etats-Unis reculent trop en Afrique, la Chine et la Russie combleront le vide à notre détriment", a-t-il prévenu dans son témoignage écrit au Sénat. "Les organisations extrémistes violentes pourront se développer sans contrôle, certaines menaceront éventuellement notre pays, et nous perdrons des opportunités d'accroissement des échanges et des investissements avec certaines des économies les plus dynamiques au monde", a-t-il souligné.