L'émissaire de l'ONU pour la Libye a indiqué hier qu'il "existe une véritable volonté des deux parties de s'asseoir ensemble et de commencer à négocier ensemble". La voie politique pour le règlement du conflit libyen fait son chemin. Réunis depuis lundi à Genève, les belligérants ont convenu de transformer la trêve en un cessez-le-feu durable, une nécessité absolue pour engager un véritable dialogue global et inclusif pour la résolution de cette crise qui a connu ces dernières semaines, avec les ingérences étrangères, un enlisement dangereux. "Les deux parties sont venues à Genève et nous avons commencé lundi à discuter avec elles de la longue liste de points à notre ordre du jour, en commençant par la tentative de transformer (...) la trêve en un véritable accord sur un cessez-le-feu durable", a déclaré hier l'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé. "Le principe a été adopté au cours de la première session et la question est de savoir quelles en sont les conditions", a-t-il poursuivi. Confirmée lors de la Conférence internationale sur la Libye, tenue le 19 janvier dernier à Berlin, une commission militaire conjointe, composée de 10 officiers, 5 de chaque côté (protagonistes de la crise libyenne), a pour mission de définir sur le terrain les mécanismes de mise en œuvre d'un cessez-le-feu durable, avec retrait de positions militaires. "Cinq officiers supérieurs nommés par le Gouvernement d'union nationale (GNA) et 5 officiers supérieurs nommés par l'Armée nationale libyenne (ANL) participent aux pourparlers, qui sont modérés par Ghassan Salamé, représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye", avait indiqué l'ONU dans son communiqué, lundi. "Il existe une véritable volonté des deux parties de s'asseoir ensemble et de commencer à négocier ensemble", a insisté hier M. Salamé, spécifiant toutefois que les parties ne discutent pas encore directement. Depuis Genève, Ghassan Salamé n'a pas manqué toutefois de dénoncer les violations continues des engagements pris à Berlin par la communauté internationale pour arrêter les ingérences et les livraisons d'armes aux belligérants. "Nous sommes inquiets, parce que nous considérons que des résolutions assez claires prises à Berlin ne sont pas respectées par les deux parties en conflit, et nous voyons que de nouveaux mercenaires, de nouveaux équipements sont en train d'arriver pour les deux parties", a-t-il dit, exhortant le Conseil de sécurité à adopter rapidement une résolution pour créer une nouvelle dynamique pour la résolution du conflit. En parallèle aux pourparlers militaires à Genève, l'ONU a lancé un autre volet de discussions autour de sujets économiques et financiers et un premier cycle de discussions s'est tenu à Tunis le 6 janvier. Un deuxième round est prévu le 9 février au Caire, a indiqué M. Salamé. Il espère également que les parties vont entamer des discussions politiques, probablement dans deux semaines (...) à Genève. Les efforts de la communauté internationale se sont intensifiés ces dernières semaines pour relancer le processus politique pour le règlement de la crise libyenne, mis en veilleuse depuis notamment l'offensive, le 4 avril 2019, sur la capitale libyenne, Tripoli, menée par les troupes du général à la retraite Khalifa Haftar.