L'accroissement de la maladie est favorisé par les conditions climatiques et l'absence de précipitations. Après une régression du nombre de cas de leishmaniose cutanée, le moucheron piqueur, proche du moustique, appelé phlébotome, principal vecteur de la maladie, est devenu, une nouvelle fois, source d'inquiétude pour les populations de la zone steppique de la wilaya. Et c'est à ce titre que la sonnette d'alarme vient d'être tirée par le coordinateur régional de l'association du patrimoine, de l'environnement et du développement humain, Djeradnia Omar, qui a indiqué que la maladie ne cesse de progresser pour des causes imputables au manque d'hygiène, à la prolifération des rats des champs et des chiens errants. "Nous avons enregistré durant ces derniers mois un regain de la maladie dont les séquelles se manifestent en automne. La maladie sévit dans la zone sud, notamment dans les communes de Chahbounia, de Ksar El-Boukhari, d'Ouled Maâref, de Bouaïche et de Sebt Aziz", indique-t-il. De nombreux cas sont recensées parmi les enfants des écoles de Sedraya (2 cas), de Bentir-Rabah (4 cas) à Boughezoul, d'Ouled M'hiri à Chahbounia (6 cas), de Selmi (2 cas), de Charchar Omerane (2 cas), etc. "La recrudescence de la maladie, favorisée par les conditions climatiques et l'absence de précipitations, nécessite une campagne de lutte contre le phlébotome, étant donné que les actions d'épandage menées n'ont pas eu les résultats escomptés pour venir à bout du moucheron et de ses biotopes", explique M. Djeradnia qui note que "les principaux réservoirs du vecteur femelle de la leishmaniose, en l'occurrence les chiens et les rongeurs, ont proliféré". Mais pas seulement, car d'autres facteurs sont mis en cause, à savoir l'absence d'hygiène du milieu et l'exode rural, par l'arrivée de populations dans les agglomérations s'adonnant toujours à la pratique de l'élevage ovin, ainsi qu'à l'existence de rongeurs, notamment le rat des champs appelé mérione, responsable des pertes de récoltes. Le responsable de la coordination lance un appel au wali, eu égard à la situation de dégradation de l'environnement pour ordonner "une action d'envergure impliquant la Direction des services agricoles, la Direction de la santé et de la population, les élus…". "Une centaine de cas de leishmaniose a déjà été enregistrée pour nécessiter une campagne d'abattage des chiens errants, la destruction des terriers du rat des champs et l'organisation de campagnes d'enlèvement des ordures et d'épandage des oueds traversant la ville de Ksar El-Boukhari", alerte M. Djeradnia.