La 52e marche du hirak n'a pas été sans incident à Alger où des échanges tendus ont eu lieu avec des policiers en civil près de la place Audin. À une semaine de l'an I du hirak, le 52e vendredi a tenu toutes ses promesses, marqué par une importante mobilisation dans la capitale, mais qui n'a pas été sans incident, faut-il le souligner. Encore une fois, le dispositif policier, parqué essentiellement tout au long des principaux boulevards et rues de la capitale, à savoir Didouche-Mourad, Colonel-Amirouche, Asselah-Hocine, mais surtout autour de la Grande-Poste et de la place du 1er-Mai, était impressionnant dès les premières heures de la matinée. Vers midi, c'est la mosquée Errahma qui a été encerclée par les policiers. La 52e marche du mouvement du 22 février 2019 a débuté peu après 13h ; les manifestants, par plusieurs centaines de milliers, ont démarré simultanément des hauteurs de la rue Didouche-Mourad, de Belcourt et de Bab El-Oued, pour rejoindre la Grande-Poste, la place emblématique du hirak. Les trois déferlantes auxquelles se sont joints les manifestants venus d'El-Harrach se sont rencontrées à la Grande-Poste vers 15h, donnant naissance à une véritable marée humaine qui s'est mise aussitôt à arpenter l'avenue Pasteur puis la rue Didouche-Mourad. Cependant, vers 14h, non loin de la place Audin, des policiers en civil ont tenté d'embarquer des manifestants porteurs de l'emblème amazigh, mais des dizaines de marcheurs sont intervenus pour empêcher cette interpellation. Cette séquence a failli dégénérer en un sérieux incident lorsque les agents de police ont fait exploser une grenade assourdissante au milieu de la foule. Pour ce 52e défilé contre le régime politique en place, les manifestants étaient, comme à l'accoutumée, déterminés à poursuivre leur mouvement, en scandant les slogans habituels : "Que cette mafia parte. Ou c'est vous ou c'est nous", "Le peuple n'a pas voté, Tebboune ne nous gouvernera pas"... Les manifestants ont également salué le courage du procureur adjoint de Sidi M'hamed qui, lors d'un procès, a plaidé en faveur de l'acquittement des détenus du hirak. Ils ont également dénoncé un appareil judiciaire "soumis aux injonctions de la tutelle", sans omettre de demander la libération des détenus du hirak. Vers 16h30, les manifestants continuaient d'arpenter la rue Didouche-Mourad vers Meissonier où un impressionnant dispositif anti-émeute était stationné pour empêcher les marcheurs de remonter plus haut vers le Sacré-Cœur. À ce moment-là, l'avocate Zoubida Assoul, membre du mouvement Mouatana, a été violemment interpellée par des inconnus, alors qu'elle échangeait avec un groupe de manifestants. Hormis les quelques incidents constatés çà et là, la marche s'est déroulée dans une ambiance bon enfant.