Les manifestants ont, comme de coutume, scandé les slogans liés au changement radical du système et à la libération des détenus du hirak. Les Algérois étaient au rendez-vous, hier, pour le 48e vendredi de manifestation du mouvement populaire. Les marcheurs ont, encore une fois, réaffirmé que la mobilisation ne faiblit pas malgré le dispositif policier mis en place avec son lot d'intimidations et d'arrestations. En effet, dans la matinée, les forces de police ont procédé à de nombreuses arrestations à la rue Didouche-Mourad et aux abords de la mosquée Errahma. Les forces de police ont agi à leur guise vu que, jusqu'à midi, Alger ne donnait pas l'impression de se préparer à un vendredi de hirak. Il y avait plus de policiers que de civils. Ce qui a facilité l'intimidation et les arrestations. Et c'est justement une arrestation opérée à hauteur du boulevard Victor-Hugo qui a donné le coup d'envoi de la marche. Réagissant à cette arrestation, les citoyens, qui attendaient la fin de la prière du vendredi, ont vite réagi en dénonçant la répression. À partir de ce moment, l'important dispositif policier s'est fait plus discret, ne pouvant plus faire le poids devant la détermination des manifestants qui ont, comme de coutume, scandé les slogans liés au changement radical du système et à la libération des détenus du hirak. "Libérez nos enfants", criaient à tue-tête les marcheurs en brandissant les portraits des détenus. Les marcheurs d'Alger ont également rendu un hommage au chahid Didouche Mourad. "Si nous venions à mourir, défendez nos mémoires" est la citation du chahid qui a orné la photo brandie par les marcheurs. "Abane a laissé un testament : Etat civil et pas militaire" ont été les principaux slogans de ce 48e vendredi du hirak. Les marcheurs ne semblent pas abdiquer puisqu'ils continuent à pointer l'illégitimité du président Tebboune en réclamant, pour nombre d'entre eux, une période de transition. L'arrivée vers 14h30 des marcheurs venus de Bab El-Oued, a boosté le hirak. La marée humaine qui se déversait sur la rue Asselah-Hocine a rendu hommage aux étudiants réprimés mardi passé par les forces de police. "Etudiants, nous sommes fiers de vous", scandaient les marcheurs qui, en même temps, s'en prenaient aux forces de l'ordre : "Haggarine ettalaba." Outre la revendication d'un "Etat civil et non militaire", les manifestants venus de Bab El-Oued ont scandé leur slogan fétiche "Imazighan, Casbah Bab El-Oued". Ils ont même déployé l'emblème amazigh à leur arrivée devant la Fac centrale. Vers 16h, la rue Didouche-Mourad était noire de monde. Il n'était plus possible de faire le moindre pas. Les manifestants se sont alors mis à scander "Istiqlal" (Indépendance). Près d'un an après le début des manifestations le 22 février 2019, le mouvement ne semble pas marquer le pas et se montre même plus tenace. Même si ces marches restent en deçà de celles de l'hiver et du printemps 2019, la rue continue à maintenir la pression avec les mêmes revendications, à savoir l'édification d'un Etat de droit.