Dès les premières heures de la matinée, un important dispositif policier a été déployé sur les principaux boulevards de la capitale. Cela n'a pas dissuadé les dizaines de milliers de manifestants de battre le pavé. La mobilisation anti-régime est loin de marquer le pas à Alger où des centaines de milliers de manifestants ont défilé, hier, dans la capitale, à l'occasion du 50e vendredi du mouvement citoyen qui court depuis maintenant près d'une année. Ce 50e vendredi de forte mobilisation intervient à la veille du 1er anniversaire de cette révolution qui, un 22 février 2019, avait fait sortir dans toutes les villes du pays des millions d'Algériens, déçus par les vingt années infructueuses d'Abdelaziz Bouteflika et de ses différents gouvernements et remontés contre les promoteurs d'un 5e mandat d'un homme grabataire. Dès les premières heures de la matinée, un important dispositif policier a été déployé sur les principaux boulevards de la capitale, comme pour dissuader les foules, alors que la veille, jeudi 30 janvier, un communiqué du ministère de la Défense laissait croire qu'un kamikaze, arrêté à Birtouta, allait se faire exploser durant la marche du vendredi. Nonobstant, plusieurs centaines de milliers d'Algérois ont manifesté, hier, dans la capitale, lors du 50e vendredi de mobilisation contre le régime politique, scandant les slogans traditionnels du hirak, tels que "Pour un Etat civil et non militaire", "Libérez les détenus", "Dégagez tous", "Nous n'avons pas voté, Tebboune ne nous représente pas…". Les quatre cortèges habituels de la capitale étaient au rendez-vous, arrivant simultanément d'El-Harrach, de Belcourt, des hauteurs de la rue Didouche-Mourad et de Bab El-Oued. Les manifestants ne voient pas le mouvement s'éteindre dans les jours qui viennent, malgré les arrestations, la fermeture des accès vers la capitale et le renforcement du dispositif policier sur les artères principales empruntées par les manifestants. Trois faits saillants ont marqué la journée d'hier : un véritable arsenal de guerre a été déployé sur les principaux boulevards de la capitale, ainsi qu'aux abords de la Grande-Poste, la mobilisation ne faiblit point alors que le mouvement est sur le point de boucler une année, les manifestants ont également tenu à dire leur solidarité aux Palestiniens à l'occasion de la présentation, la semaine dernière, du "Plan de paix" pour la région. Vers 16h, la météo aidant, les manifestants, toujours aussi nombreux, remontent la rue Didouche-Mourad. Toutefois, ce 50e vendredi de mobilisation n'a pas été sans incident puisque des arrestations ont été opérées, notamment à la place Audin, où un manifestant a été extirpé de la foule pour être embarqué. L'ambiance était très tendue à Audin, mais le calme l'a emporté au final, signe d'une détermination sans faille à préserver le caractère pacifique du mouvement. Quoi qu'il en soit, le 50e vendredi de la vie du hirak aura tenu toutes ses promesses, en attendant la grand-messe promise à l'occasion de l'an 1 de cette révolution. En tout cas, depuis quelques semaines déjà, l'on constate un net regain de mobilisation à Alger, à l'heure où demain le mouvement entamera le 12e mois de son délenchement.