1 523 décès et plus de 66 000 contaminations en Chine Le bilan de l'épidémie dépasse désormais les 1 500 morts en Chine, pour atteindre, hier, les 1 523. Quatre décès ont été enregistrés ailleurs dans le monde : un sur le territoire chinois semi-autonome de Hongkong, et les trois autres respectivement au Japon, aux Philippines et désormais en France. On dénombre plus de 66 000 cas de contamination, dont au moins 1 716 parmi le personnel soignant, qui compte six décès. Le nombre des nouveaux cas est cependant tombé samedi à 2 641, principalement dans la province du Hubei (Centre), foyer de l'épidémie de pneumonie virale Covid-19. Alors que cette province reste coupée du monde depuis trois semaines et que plusieurs villes de l'est du pays ont adopté des mesures de confinement drastiques, Pékin a, à son tour, vendredi, renforcé ses restrictions pour endiguer la propagation du virus. La capitale oblige désormais toutes les personnes arrivant de l'extérieur à s'auto-imposer une quarantaine de 14 jours à leur domicile ou à leur hôtel, sous peine de sanctions, a rapporté le Beijing Daily, un quotidien officiel. L'activité dans la ville reste largement paralysée et de nombreuses entreprises imposent le télétravail à leurs employés. À l'issue des vacances du nouvel an lunaire, prolongées de quelques jours, beaucoup de Chinois, qui se sont rendus dans leur région d'origine pour les fêtes, rejoignent désormais les villes où ils résident. Quelque 283 millions de trajets ont ainsi été accomplis dans le pays entre le 25 janvier et le 14 février, selon le vice-ministre des Transports Liu Xiaoming. Plus de trente pays affectés La liste des pays affectés par le virus ne cesse de s'allonger. Pas moins d'une trentaine de pays avaient, jusqu'à hier, confirmé l'identification du germe "Covid-19". Plusieurs cas sont ainsi observés dans l'Union européenne. Le coronavirus inquiète surtout l'Allemagne avec 16 cas, la France 11, la Grande-Bretagne 8, l'Italie 3, l'Espagne et la Russie 2 cas chacune, et enfin la Finlande, la Belgique et la Suède 1 cas pour chaque pays. Dans la région des Amériques, 7 cas ont été signalés au Canada et 15 autres aux Etats-Unis. La propagation de cette maladie virale mortelle a été observée en Asie de l'Est avec près d'une trentaine de cas en Corée du Sud, et autant au Japon avec au moins 174 à bord du paquebot Diamond Princess en quarantaine à Yokohama. Plus d'une centaine de cas sont observés en Inde, à Taiwan, en Australie, en Malaisie, aux Philippines, à Singapour, en Thaïlande, au Vietnam. Aux Emirats arabes unis, pas moins de huit personnes sont déclarées infectées du virus apparu la première fois en décembre dernier en Chine. Le ministère égyptien de la Santé a annoncé hier avoir enregistré le premier cas du nouveau coronavirus sur le continent africain. Un premier cas identifié en Egypte Le ministère égyptien de la Santé a annoncé, avant-hier, avoir enregistré le premier cas du nouveau coronavirus sur le continent africain. Le porteur de la maladie n'est pas Egyptien, a indiqué dans un communiqué le porte-parole du ministère, Khaled Megahed, sans préciser sa nationalité ni son sexe. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a été informée et le patient qui ne présentait aucun "symptôme a été transféré à l'hôpital et placé en quarantaine pour être soigné", selon le ministère. "Le ministère a pris des mesures préventives et surveille l'évolution du cas (...) qui s'est stabilisé", a déclaré M. Megahed. Il s'agit du premier cas enregistré dans un pays du continent africain, qui a de forts liens commerciaux avec la Chine et où les systèmes de santé sont parfois vétustes. L'Egypte avait suspendu début février, et ce, jusqu'à la fin du mois, les vols de sa compagnie nationale avec la Chine. Environ 300 Egyptiens avaient été évacués en février de Wuhan et placés en quarantaine pendant 14 jours. Un Chinois succombe à l'hôpital Bichat à Paris Les autorités sanitaires françaises ont fait état, hier, du premier décès survenu à l'hôpital Bichat à Paris. La ministre française de la Santé, Agnès Buzyn, a indiqué qu'il s'agit d'un touriste chinois âgé de 80 ans hospitalisé en France depuis fin janvier. Ce décès est le premier hors d'Asie et le premier en Europe. "J'ai été informée hier soir de ce décès", a précisé Agnès Buzyn. L'état de ce patient, hospitalisé, "s'était rapidement dégradé et il était depuis plusieurs jours dans un état critique". Six patients — dont les cinq Britanniques contaminés dans les Alpes — sur les onze cas d'infection confirmés en France, restent hospitalisés sans que leur état de santé inspire d'inquiétude. Et d'ajouter que "quatre sont guéris". Les billets de banque chinois mis en quarantaine La Chine met en quarantaine même les billets de banque usagés dans l'objectif affiché de limiter la propagation du coronavirus, a annoncé, hier, la Banque centrale, tout en réaffirmant son soutien aux entreprises mises en difficulté par l'épidémie. Les banques font usage de rayons ultraviolets ou de hautes températures pour désinfecter les billets, avant de les placer sous scellés et de les isoler pendant sept ou quatorze jours, a expliqué Fan Yifei, vice-gouverneur de la Banque centrale chinoise (PBOC). Après cette "mise en quarantaine", dont la durée dépend de la sévérité de l'épidémie du coronavirus dans la région concernée, les billets de banque peuvent être remis en circulation, a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse. "Nous devons préserver la sécurité et la santé des usagers d'argent liquide", a martelé M. Fan, précisant que les transferts de billets entre provinces avaient été suspendus. La PBOC semble répondre à une réticence accrue des Chinois d'utiliser de l'argent liquide par peur de contamination. Et ce, même si les paiements mobiles sont omniprésents depuis des années dans le pays, la plupart des consommateurs chinois recourant à leur smartphone pour régler leurs achats au quotidien. La Banque centrale a, par ailleurs, réalisé avant les congés du nouvel an lunaire fin janvier "une émission d'urgence" de nouveaux billets de banque pour un montant de 4 milliards de yuans (530 millions d'euros) à l'intention du Hubei (centre), province à l'épicentre de l'épidémie. Face à l'épidémie de pneumonie virale, les opérations de désinfection se sont multipliées dans les lieux publics et les habitants sont incités à limiter les contacts entre eux. Alors que certains analystes s'attendent à de possibles assouplissements monétaires pour relancer une économie paralysée par l'épidémie, Fan Yifei a simplement indiqué hier que l'institution poursuivrait une politique monétaire "prudente". Sans exclure des marges de manœuvre : le ratio des créances douteuses dans le bilan des banques "reste encore relativement bas", a insisté M. Fan. Dans ce contexte, la CBRC appelle les banques commerciales à accroître leurs prêts aux entreprises tout en maintenant le coût du crédit "à un niveau raisonnable", a insisté son vice-président Liang Tao lors de la même conférence de presse.