Le secteur industriel public aurait enregistré une baisse de production de 2 à 3% au cours du 1er semestre 2005. C'est ce que nous a affirmé, hier, une source proche du ministère de l'Industrie. Notre interlocuteur souligne qu'eu égard aux échéances qui attendent notre pays, mises en œuvre de l'accord d'association à partir du 1er septembre et l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce, cette baisse “continuelle” de la production du secteur industriel public devient inquiétante. “Les mauvaises conditions dans lesquelles le secteur industriel public a évolué au cours des dix dernières années ont influé de façon négative sur le fonctionnement des entreprises”, précise notre source. Au plan interne, parmi les facteurs qui ont influé négativement sur les résultats de production des entreprises, notre interlocuteur estime qu'en raison de l'insuffisance de moyens financiers, les entreprises n'ont pas pu réaliser les investissements nécessaires, qu'ils soient destinés au renouvellement de l'outil de production ou à l'amélioration et l'introduction de nouveaux produits. Les méthodes de gestion n'ont pas connu d'évolution notable et sont restées en général archaïques ; très peu d'entreprises disposent par exemple d'une comptabilité analytique. La certification des produits aux standards internationaux n'a été introduite qu'au cours des dernières années, ce qui a gêné l'accès des produits aux marchés extérieurs. Le déploiement du programme de restructuration industrielle, axé, entre autres, sur les suppressions des sureffectifs sous forme de départs volontaires rémunérés, a touché une grande partie du personnel qualifié, ce qui n'a pas manqué de porter atteinte au savoir-faire des entreprises. Au plan externe, plusieurs facteurs ont influé de façon négative sur la production : la longue période de récession vécue par l'économie nationale a entraîné une forte baisse de la demande en biens d'équipement industriel. L'ouverture brutale et sans transition à l'économie de marché, au moment où les entreprises étaient en phase de restructuration, n'a pas permis à ces dernières d'affronter efficacement la concurrence. À cela s'ajoute le fait que la production nationale qui est orientée exclusivement vers le marché intérieur n'avait pas de vocation exportatrice. Les lourdeurs bureaucratiques ont souvent généré des surcoûts de production. La même source, s'appuyant aussi sur les données chiffrées fournies par l'Office national des statistiques, indique que les industries manufacturières (les branches Ismee, matériaux de construction, agroalimentaire, textiles, cuirs et chaussures, bois et papiers, chimie plastique et industries diverses) contribuent pour une part, de plus en plus faible, au produit intérieur brut. En 1990, la part de la valeur ajoutée due aux industries manufacturières dans le PIB était de 11%. Ce taux tombe en 2003 à 5,3%. “La richesse produite dans le pays est de moins en moins due à l'industrie nationale”, explique notre interlocuteur. Cette crise des industries manufacturières est essentiellement due à l'industrie publique. La part de cette dernière dans la production industrielle manufacturière brute ne cesse de baisser depuis 1990. Elle est estimée actuellement à 47,1% seulement. La contribution du secteur des industries manufacturières publiques à la valeur ajoutée totale du secteur a connu aussi une régression phénoménale. Elle est passée de 74% en 1990 à 55,4% en 2003. La régression du secteur industriel public est générale et touche l'ensemble des branches, sauf la branche des matériaux de construction, dopé (ce secteur) il est vrai par le programme de relance économique. Sonatrach Une nouvelle découverte pétrolière Une nouvelle découverte de pétrole a été réalisée par Sonatrach dans le bassin de Oued Mya suite au forage du puits d'exploration Berkaoui Ouest 3 (BKO 3) dans le bloc 438c, a annoncé, hier, la compagnie nationale des hydrocarbures dans un communiqué. Ce forage situé à 30 km de la ville de Ouargla (dans le sud-est de l'Algérie) a atteint une profondeur de 4 235 m, a ajouté la même source en précisant que “le test de formation réalisé pour évaluer le potentiel du réservoir triasique a donné un débit de 3 565 barils par jour de pétrole et 132 000 m3/j de gaz”. D'autres tests de formation sur puits sont prévus pour l'appréciation de cette accumulation. Cette découverte constitue la quatrième réalisée en 2005, après celle de Hassi Guttare West 1 (HGAW-1), Ledjmet-Sud (LES) et Berkine (BBK-13). En 2004, un chiffre record de 13 découvertes d'hydrocarbures, dont 5 par Sonatrach avec ses propres moyens, ont été réalisées. Ces découvertes, dont 9 dans le bassin de Berkine (Ouargla), ont mis en évidence des réserves estimées à 133 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) dont 25% de pétrole. Mégaprojet de raffinerie du centre Les raisons techniques du choix de Tiaret Tiaret est provisoirement retenue comme site d'implantation du grand projet de raffinerie du Centre. Elle était en concurrence avec Boumerdès, Bouira, Tipasa et Béjaïa. Ces dernières ont été écartées pour plusieurs raisons. D'abord, pour une raison stratégique, la côte a été exclue en raison de sa forte sismicité, a indiqué une source sûre proche du comité technique piloté par Sonatrach. Par ailleurs, pour Tipasa, le terrain qui a été proposé est situé près d'un site touristique. Pour Bouira, le site proposé se situe dans une zone à vocation agricole. Un facteur décisif a également joué : la proximité avec une infrastructure approvisionnant le site en pétrole brut. Pour Boumerdès et Bouira, l'oléoduc OB1 est vétuste. Tipasa en est éloignée. Il faut un investissement de 100 millions de dollars pour que l'approvisionnement soit correct à partir d'OB1. Tiaret a l'avantage d'être à proximité de l'oléoduc à forte capacité réalisé récemment : l'OZ2. En revanche, pour ce site, se pose un problème d'alimentation en eau. Il faut garantir 30 000 m3/jour. Une solution doit être trouvée d'ici à septembre pour que Tiaret soit définitivement retenue. À noter que 50% de la production de la raffinerie d'une capacité de 15 millions de tonnes annuellement est destinée au marché intérieur. N. R.