C'est la seconde fois que le procès en appel des deux ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, poursuivis dans des affaires de montage de voitures et de financement occulte de la campagne du 5e mandat pour Bouteflika, a été reporté. Prévu une première fois le 12 février dernier, le juge de la cour d'appel a décidé de le renvoyer à hier. Cette fois-ci, c'est sur demande de la défense que le procès a été renvoyé au 1er mars. Pour rappel, ce sont au total 17 accusés actuellement en détention et plus d'une dizaine en liberté qui doivent comparaître devant le juge de la Cour d'Alger. Il faut noter que lors du jugement de l'affaire en première instance, le juge du tribunal de Sidi M'hamed avait condamné Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal à de lourdes peines. Ces derniers ont écopé, respectivement, de 15 et 12 ans de prison ferme assortie d'un million de dinars d'amende chacun. Abdeslam Bouchouareb, l'ex-ministre de l'Industrie, a été condamné par contumace à 20 ans de réclusion criminelle avec émission d'un mandat d'arrêt international contre lui. Ces trois ex-responsables ont été poursuivis pour "octroi d'indus avantages, blanchiment d'argent et abus de fonction". Bouchouareb est également poursuivi pour fausses déclarations dans l'octroi de licences de montage de voitures et de préparation du cahier des charges qui régit l'activité. Le juge a décidé la saisie de tous les revenus et biens acquis illicitement, même ceux transférés à des tierces personnes par les condamnés. Youcef Yousfi, ex-ministre de l'Industrie et des Mines, a été condamné, quant à lui, à 10 ans de prison ferme. Nouria Yamina Zerhouni, ex-wali de Boumerdès, qui était sous contrôle judiciaire, a été condamnée à 5 ans de prison ferme dans l'affaire de l'octroi d'un terrain à vocation agricole à un homme d'affaires. La même juridiction a prononcé une peine de 7 ans de prison ferme à l'encontre d'Ali Haddad, patron de l'ETRHB et ex-président du FCE, accusé de complicité dans le financement occulte de la campagne électorale. La même peine a été prononcée contre Ahmed Mazouz, patron du groupe éponyme. Une peine de 6 ans de prison ferme assortie d'une amende de 600 millions de centimes à l'encontre de l'homme d'affaires Hassan Arbaoui ; 3 ans de prison ferme contre l'homme d'affaires Mohamed Baïri ; 5 ans de prison contre le cadre du ministère de l'Industrie, Amine Tira ; 3 ans de prison contre Aboud Achour ; 2 ans de prison, dont un ferme, contre Hamoud Chaïd, le chargé des finances de la campagne de Bouteflika, et Malek Hadj-Saïd, chef de cabinet d'Ali Haddad. Farès Sellal, fils de l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal, a écopé de 3 ans de prison ferme. Quant à la directrice de l'industrie de la wilaya de Boumerdès, Hassiba Mokraoui, elle a été relaxée, au même titre que l'ex-ministre des Travaux publics et des Transports Abdelghani Zaâlane.