Le procès en appel des deux ex-Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que de plus d'une dizaine d'autres accusés, poursuivis pour financement occulte de la campagne électorale du 5e mandat avorté et pour avoir octroyé d'indus avantages à des concessionnaires automobiles, a été reporté au 26 février prochain. Le juge de la Cour d'Alger a estimé que les conditions de la tenue du procès n'étaient pas encore réunies, d'où sa décision d'ajourner le re-jugement de l'affaire. L'on a appris également que plusieurs avocats se sont constitués en collectif, récemment, d'où la décision du report qui s'est conjuguée au vœu de la défense de voir le procès ajourné. C'est à 12h05 que les accusés en détention font leur entrée dans une salle pleine à craquer. Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda, Ali Haddad, Farès Sellal, Malek Hadj-Saïd, Mohamed Baïri, Hassan Arbaoui et Ahmed Mazouz s'installent dans le box des accusés avant que le juge ne les appelle. Le premier à être appelé à la barre est Ahmed Ouyahia qui a tenté de se frayer un chemin parmi les avocats venus nombreux. Il était impossible au juge de continuer. Sur ce, il demande aux avocats de s'organiser, faute de quoi, il sera contraint de lever la séance. Ce fut en effet le cas, puisque le juge a décidé de suspendre, momentanément, la séance, avant de reprendre quelque temps après. Près d'un quart d'heure après, le juge revient et appelle tous les accusés, y compris ceux en liberté. En tout, ils sont 17 accusés actuellement en détention et plus d'une dizaine en liberté qui devaient comparaître devant le juge de la Cour d'Alger. Il faut rappeler que lors du jugement de l'affaire en première instance, le juge du tribunal de Sidi M'hamed avait condamné les prévenus à de lourdes peines contre les deux ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Ces derniers ont écopé, respectivement, de 15 et 12 ans de prison ferme assortie d'un million de dinars d'amende chacun. Abdeslam Bouchouareb, l'ex-ministre de l'Industrie, a été condamné, par contumace, à 20 ans de réclusion criminelle avec émission d'un mandat d'arrêt international contre lui. Ces trois ex-responsables ont été poursuivis pour "octroi d'indus avantages, blanchiment d'argent et abus de fonction". Bouchouareb est également poursuivi pour fausses déclarations dans l'octroi de licences de montage de voitures et de préparation du cahier des charges qui régit l'activité. Le juge a décidé la saisie de tous les revenus et biens acquis illicitement, même ceux transférés à des tierces personnes par les condamnés. Youcef Yousfi, ex-ministre de l'Industrie et des Mines, a été condamné, quant à lui, à 10 ans de prison ferme. Nouria Yamina Zerhouni, ex-wali de Boumerdès, qui était sous contrôle judiciaire, a été condamnée à 5 ans de prison ferme dans l'affaire de l'octroi d'un terrain à vocation agricole à un homme d'affaires. La même juridiction a prononcé une peine de 7 ans de prison ferme à l'encontre d'Ali Haddad, patron de l'ETRHB et ex-président du FCE, accusé de complicité dans le financement occulte de la campagne électorale. La même peine a été prononcée contre Ahmed Mazouz, patron du groupe éponyme. Une peine de 6 ans de prison ferme assortie d'une amende de 600 millions de centimes à l'encontre de l'homme d'affaires Hassan Arbaoui ; 3 ans de prison ferme contre l'homme d'affaires Mohamed Baïri ; 5 ans de prison contre le cadre du ministère de l'Industrie, Amine Tira ; 3 ans de prison contre Aboud Achour ; 2 ans de prison, dont un ferme, contre Hamoud Chaïd, le chargé des finances de la campagne de Bouteflika, et Malek Hadj-Saïd, chef de cabinet d'Ali Haddad. Farès Sellal, fils de l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a écopé de 3 ans de prison ferme. Quant à la directrice de l'industrie de la wilaya de Boumerdès, Hassiba Mokraoui, elle a été relaxée, au même titre que l'ex-ministre des Travaux publics et des Transports Abdelghani Zaâlane.