Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé que Damas coopérerait étroitement avec la commission d'enquête internationale sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Le chef de la commission d'enquête, l'Allemand Detlev Mehlis, pourra entendre chaque Syrien qu'il souhaitera, a assuré le président, précisant que son pays a un intérêt dans cette enquête car les Syriens sont convaincus qu'ils serons blanchis des soupçons pesant sur eux. Si les conclusions de la commission ne sont pas falsifiées pour des raisons politiques, a tout de même précisé Bachar, assurant que son pays n'a rien à voir avec ce meurtre, absolument rien. Selon lui, un tel acte aurait nécessité les efforts combinés de plusieurs personnes et institutions et si ces efforts combinés avaient eu lieu, j'en aurais eu connaissance, a conclu le président syrien. En fin de semaine dernière, un responsable du ministère syrien des Affaires étrangères avait déjà indiqué que la Syrie était prête à poursuivre la coopération avec la commission d'enquête internationale. Peu auparavant, le secrétaire général adjoint des Nations unies, chargé des affaires politiques, Ibrahim Gambari, avait estimé que la Syrie n'avait pas encore répondu aux demandes de coopération de la commission. Rafic Hariri a été assassiné le 14 février dans un attentat spectaculaire en plein Beyrouth. L'opposition libanaise anti-syrienne avait immédiatement mis en cause les services de renseignements syriens et libanais et accentué sa pression pour obtenir le départ sans délai des troupes syriennes stationnant au Liban depuis 1976, déjà réclamé par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1559 parrainée par les Etats-Unis et la France. L'armée syrienne s'est finalement retirée du Liban fin avril. Le mandat de la commission Mehlis expire le 15 septembre, mais sa prorogation a été évoquée, jeudi, par les membres du Conseil de sécurité de l'ONU, qui sont d'accord pour lui accorder un délai si cela s'avérait nécessaire. Mehlis a entendu jusqu'à présent plus de 200 témoins, mais un seul suspect, le chef de la garde présidentielle libanaise, le général Moustapha Hamdane. La commission Mehlis n'a pas indiqué le nom des personnalités syriennes qu'elle souhaitait interroger en qualité de témoins. Mais selon la presse libanaise, il s'agirait essentiellement de l'ancien chef des services de renseignement syriens au Liban, Rustom Ghazali, et de deux de ses principaux collaborateurs à Beyrouth, Mohammed Makhlouf et Jamaa Jamaa. R. I.