La commission d'enquête de l'Onu sur l'assassinat de Rafic Hariri veut interroger six officiers syriens, dont un proche du président syrien Bachar al Assad, affirmaient hier des journaux libanais. Selon le quotidien An Nahar, les six officiers sont Assef Chawkat, beau-frère de Assad et chef des services de renseignement militaire, Bahjat Soulieman, ancien chef des services du renseignement intérieur, l'ancien chef des services du renseignement militaire au Liban, Roustom Ghazalé, et son adjoint à Beyrouth, Jameh Jameh. Le nom de ces quatre officiers syriens ont été cités dans une version confidentielle du rapport du chef de la commission d'enquête internationale, Detlev Melhis, publié le 20 octobre et qui accusait la Syrie de ne pas coopérer. Les deux autres officiers, mentionnés par an-Nahar, sont le chef de la section Palestine, Abed al Karim Abbas et le spécialiste des télécommunications et de l'Internet Zafer al Youssef. Le journal arabe Al Hayat, qui cite les mêmes noms, rapporte, que M. Melhis veut interroger les six officiers en son lieu de résidence à Monteverde, à l'est de Beyrouth. Mais, ajoute Al Hayat, citant des sources officielles syriennes, le ministère syrien n'avait reçu samedi midi “aucune demande officielle” en ce sens. Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem avait affirmé jeudi M. Melhis pourrait interroger “tous les responsables syriens”. Adoptée lundi à l'uninamité, la résolution 1636 du Conseil de sécurité de l'Onu exige de Damas de “coopérer pleinement” d'ici le 15 décembre avec la commission d'enquête sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri. La résolution prévoit notamment que “la commission aura l'autorité de décider le lieu et les modalités d'interrogatoire de responsables ou de citoyens syriens qu'elle jugera utile d'interroger”. Dans son rapport, M. Mehlis avait conclu à l'existence de “preuves convergentes” de l'implication des services de sécurité syriens et libanais dans l'assassinat de Rafic Hariri, tué dans un attentat à l'explosif à Beyrouth, le 14 février, au moment où l'influence de Damas était déterminante chez son voisin.