Enquête n Un mandat d'arrêt a été lancé contre le chef de la Garde présidentielle libanaise prosyrien, tandis que trois autres anciens responsables des services de sécurité étaient appréhendés. Ce dernier, Mustapha Hamdane, s'est présenté de lui-même, ce matin, juste après que ce mandat eut été lancé contre lui au siège de la Commission d'enquête internationale sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre. Par ailleurs, les anciens chefs de la sûreté générale, le général Jamil el-Sayed, des renseignements de l'armée, le général Raymond Azar et de la sécurité intérieure le général Ali-Al-Hage, prosyriens, ont été arrêtés. Les mandats d'arrêt lancés par la justice concernent le chef de la garde présidentielle le général Moustapha Hamdane, toujours en fonction, et l'ancien député Nasser Qandil, proche de la Syrie. Le général Mustapha avait été interrogé comme «suspect» par la commission internationale de l'ONU dirigée par le magistrat allemand Detlev Mehlis, qui avait également interrogé plus de 200 personnes comme «témoins». Plusieurs autres personnes ont également été arrêtées. Cette annonce est intervenue quelques jours après l'appel lancé à tous les pays de la région par le Conseil de sécurité de l'ONU de coopérer avec la commission Mehlis pour déterminer les circonstances et les responsabilités dans l'assassinat, le 14 février à Beyrouth de l'ancien Premier ministre libanais. Le Conseil de sécurité a notamment appelé la Syrie, sans toutefois la nommer, à apporter sa pleine coopération à cette enquête internationale. Pour sa part, le président syrien Bachar al-Assad a affirmé que Damas coopérerait étroitement avec la commission d'enquête internationale sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais, dans un entretien au magazine allemand Der Spiegel. Le chef de la commission d'enquête, l'Allemand Detlev Mehlis, «pourra entendre chaque (Syrien) qu'il souhaitera», a assuré le président, ajoutant : «Nous avons un intérêt dans cette enquête, car nous sommes convaincus que nous serons blanchis» des soupçons pesant sur la Syrie, «si ses conclusions ne sont pas falsifiées pour des raisons politiques». «La Syrie n'a rien à voir avec ce meurtre, absolument rien», a-t-il ajouté. «Un tel acte aurait nécessité les efforts combinés de plusieurs personnes et institutions. Si ces efforts combinés avaient eu lieu, nous en aurions eu connaissance», a assuré le président syrien. A la fin de la semaine dernière, un responsable du ministère syrien des Affaires étrangères avait déjà indiqué que la Syrie était «prête à poursuivre la coopération avec la commission d'enquête internationale». Peu auparavant, le secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des affaires politiques, Ibrahim Gambari, avait estimé que la Syrie n'avait pas encore répondu aux demandes de coopération de la commission.